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Pourquoi les surveillants de prison sont en grève

Les surveillants pénitentiaires manifestent ce jeudi 22 octobre à Paris. Ils réclament notamment de meilleures conditions de travail et plus d’effectifs.

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un surveillant pénitentiaire devant la prison de Lille-Annoeullin, le 7 juillet 2011.  (DENIS CHARLET / AFP)

C’est une première depuis dix ans. Les principaux syndicats des personnels pénitentiaires (UFAP-UNSA Justice, SNP-FO Personnels de Surveillance, SNJFO Personnels administratifs et CGT Pénitentiaire) se réunissent, jeudi 22 octobre à Paris, pour crier d’une seule et même voix sous les fenêtres du ministère de la Justice. Ils seront ensuite entendus par Christiane Taubira à 17 heures. Quelque 2 000 surveillants actuellement en repos sont attendus, alors que les personnels en service n'ont pas le droit de manifester. Leur mouvement dénonce des conditions de travail qui se dégradent. Francetv info vous explique pourquoi ces agents sont en colère.

Parce que les agressions s’accumulent

4 500 agressions et 18 prises d’otages d’agents en un an, selon les syndicats. Quatre surveillants hospitalisés à Rennes en juin, une agression à la lame de rasoir à Perpignan en septembre, ces derniers mois, les cas s’accumulent. Cause soulignée, entre autres : la suppression des fouilles corporelles après le passage au parloir, qui date de 2009. 

Les risques supportés par la profession ont un impact important sur la santé physique et mentale des agents. Une étude publiée en juillet dernier (document en PDF) par l'Institut de veille sanitaire met ainsi en avant "un excès de suicide statistiquement significatif (+21 %)" chez les hommes dans les métiers de surveillant pénitentiaire et d'adjoint technique, sur la période 1990-2008. 

Parce que le nombre de surveillants est insuffisant

Autre revendication : la création d’emplois. Ils sont actuellement 26 734 mais "selon les chiffres de l’administration, 1 200 à 1 300 postes dans les organigrammes restent vacants", d’après Christopher Dorangeville, secrétaire national de la CGT Pénitentiaire. Le syndicaliste pointe notamment du doigt des effectifs insuffisants par rapport au nombre de détenus. "Sur un étage, par exemple, au lieu d’avoir quatre surveillants, on n’en aura que deux", explique-t-il. Résultat, les surveillants pénitentiaires accumuleraient les heures supplémentaires et supportent un "rythme de travail dément", souligne l’UFAP-UNSa.

Pour résoudre ce problème, l’administration a lancé, le 1er octobre 2015, une campagne de recrutement pour 1 500 postes. Un chiffre tout de même insuffisant pour les syndicats, qui demandent 3 à 4 000 personnes de plus, selon 20 minutes.

Parce qu’ils se trouvent sous-payés

Les surveillants manifestent également pour une revalorisation de leur salaire. En particulier une augmentation de l’indemnité sujétion spéciale (ISS), une majoration de salaire qui vise à compenser les contraintes subies et les risques encourus au travail. "On voudrait qu’elle soit à 26% pour tous", demande le secrétaire  national de la CGT, alors qu’elle est actuellement à 24% du traitement brut. Le syndicat souhaite également réévaluer la catégorie de la fonction publique qui comprend les surveillants de prison, en passant de la catégorie C à B, "pour une meilleure considération d’une des professions les plus dangereuses de France", selon David Daems, secrétaire national SNP-FO, interrogé par 20 minutes.

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