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Système de comptage testé par des médias : "Donner une photo de la mobilisation qui est notre photo"

Erik Kervellec, directeur de la rédaction de franceinfo, a expliqué, jeudi sur franceinfo, qu'une quinzaine de médias se sont mis d'accord pour mettre au point une méthode de comptage, afin d'avoir un chiffre indépendant de celui des autorités ou des organisateurs.

Article rédigé par franceinfo
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Journée de mobilisation contre le gouvernement, le 16 novembre 2017, à Paris. (MAXPPP)

Les organisateurs de la manifestation parisienne contre la réforme du Code du travail, jeudi 16 novembre, revendiquent 40 000 participants, quand la Préfecture de police de Paris n'en recense que 8 000. Pour en finir avec ce folklore très français, une quinzaine de médias se sont mis d'accord pour mettre au point une méthode de comptage, afin d'avoir un chiffre indépendant de celui des autorités ou des organisateurs.

Erik Kervellec, directeur de la rédaction de franceinfo, a participé aux réunions pour concevoir le projet : "Nous avons décidé de faire appel à une société d'études spécialisée dans le comptage de foule. Elle utilise un système de capteurs numériques à déployer sur un défilé en régularité à certains endroits et ces capteurs peuvent nous donner une photo de la mobilisation qui est cette fois notre photo, pas celle des autres."

franceinfo : D'où vient cette initiative ?

Erik Kervellec : À chaque fois qu'il y a un défilé dans les rues de Paris, la presse frise le ridicule. On ne peut pas continuer comme ça donc on s'est mis autour d'une table, la plupart des médias parisiens et nationaux. On a réfléchi à ce qu'on pouvait faire pour sortir de cette situation absurde et on a trouvé un moyen de réussir à produire autre chose et de sortir de ce ridicule. C'est un système qui nous permet, on l'espère, d'avoir un chiffre fiable. Pour cela, nous avons décidé de faire appel à une société d'études spécialisée dans le comptage de foule. Elle utilise un système de capteurs numériques à déployer sur un défilé en régularité à certains endroits et ces capteurs peuvent nous donner une photo de la mobilisation qui est cette fois notre photo, pas celle des autres.

L'idée, c'est plus de fiabilité et ne plus être influencés par ceux qui auraient intérêt à gonfler ou diminuer des chiffres ?

Justement, "pas influencer", cela veut dire aussi qu'il faut faire très attention à ce que nous faisons et s'assurer que ce nouveau thermomètre présente toutes les garanties de sérieux scientifique et de sérieux dans les personnes qui peuvent être derrière. Il faut faire attention à ce que ce ne soit pas manipulé. C'est ce qu'on est en train de travailler parce qu'il faut être inattaquable. Ce qu'on peut dire évidemment : on va être très attaqués !

Est-ce que la phase de test continue en ce moment ?

On a déjà testé le système sur trois manifestations à Paris depuis la rentrée, dont la dernière jeudi après-midi, toujours contre les ordonnances. On va continuer parce qu'il faut finaliser le projet. Les chiffres sur ce dernier test sont de 8 000 personnes selon la police et 40 000 selon la CGT. Notre test nous donne 8 250 manifestants... Donc ça va faire grincer des dents.

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