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"Il faudrait être suicidaire ou complètement imbécile de jouer sur l'inflation", estime le président de l'Association nationale des industries alimentaires

Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires qui négocie les prix de l'alimentaire avec la grande distribution, invité samedi sur France Inter, affirme que les industriels et la grande distribution jouent le jeu et que les prix ont baissé cet été.
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Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires, à l'Élysée pour assister à une réunion, le 11 mai 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires qui négocie les prix de l'alimentaire avec la grande distribution, estime samedi 26 août sur France Inter qu'il "faudrait être suicidaire ou complètement imbécile de jouer sur l'inflation."

Il assure que les industriels comme la grande distribution, accusés de faire gonfler leurs marges pour compenser la baisse de volume acheté par les consommateurs, jouent le jeu. "L'inflation est non seulement un poison lent pour le pouvoir d'achat des ménages, mais également pour les entreprises", assure Jean-Philippe André.

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Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé jeudi qu'il réunira, avec la ministre du Commerce Olivia Grégoire, les distributeurs et industriels pour faire un nouveau point sur la lutte contre la vie chère la semaine prochaine.

Une inflation "aux alentours de 6 à 7%" en fin d'année

Jean-Philippe André confirme que les prix "baissent" ces dernières semaines, puisqu'on est "à 12,7% d'inflation dans l'alimentaire aujourd'hui", contre près de 16% en mars dernier. "Il faut bien avoir en tête que c'est un phénomène qui touche l'ensemble des pays et qui est rentré dans une tendance baissière : on devrait être aux alentours de 6 à 7 % à la fin de l'année", lance le président de l'Ania.

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Selon lui, la grande distribution comme les industriels ne sont "pas mûrs pour ouvrir la négociation tous azimuts" sur les prix, actuellement effectuée de façon annuelle. "Dans chaque contrat entre un industriel et son client, il y a ce qu'on appelle des clauses de renégociation, nuance Jean-Philippe André, c'est-à-dire qu'en fonction des variations d'indices des prix, notamment des matières premières, il y a obligation de se remettre autour de la table."

Selon le président de l'Ania, il y a "un passif d'au moins une dizaine d'années de relation extrêmement compliquée, notamment au niveau économique et dans le rapport de partage de la valeur, entre la distribution et les entreprises agroalimentaires". "Il faut" pour l'heure "faire appliquer les clauses de renégociation, peut-être les perfectionner", estime-t-il.

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