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À Lyon, l’encadrement des loyers entre en vigueur pour juguler la flambée des prix

Comme à Lille ou à Paris, Lyon et Villeurbanne voient désormais pour trois ans leurs loyers encadrés en fonction de la nature du bien mis en location.

Article rédigé par franceinfo - Cyrille Ardaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La basilique Notre-Dame de Fourvière, à Lyon. (JEFF PACHOUD / AFP)

Terminé les loyers hors de prix à Lyon et Villeurbanne : l'encadrement des prix des loyers entre en vigueur lundi 1er novembre et pour une durée de trois ans. Des prix plafonds ont été fixés en fonction de la localisation, du nombre de pièce, de l'année de construction et de la nature du bien, meublé ou vide. À l'instar d'autres villes comme Paris ou Lille où cette mesure est déjà appliquée, les prix se sont envolés ces dernières années dans la deuxième ville économique de France : jusqu’à plus de 800 euros pour moins de 20 m².

"On aurait pu considérer ça comme des studios ou des chambres étudiantes, mais à deux ou trois fois le prix qu'on verrait habituellement, soupire Pauline, étudiante de 19 ans, locataire d'un appartement dans le centre-ville. En septembre, c'est là qu'on voit les plus gros loyers parce que tout le monde est à la recherche." Pauline est plutôt heureuse de découvrir cette nouvelle réglementation :

"J'ai un peu moins de 30 m² et on paye 550 euros. Quand je vais rentrer, j'irai voir si mon loyer rentre bien dans les prix qui sont donnés."

Pauline, locataire à Lyon

à franceinfo

Comme ce prix plafonné s'applique pour un nouveau bail ou pour un renouvellement, l'ensemble du parc privé est concerné, que le logement soit vide ou meublé. Et selon Agate, propriétaire d'un appartement, ce sont précisément les profils comme celui de Pauline qui pourrait être pénalisés. "Je vais avoir un peu moins envie de choisir des étudiants parce que je vais faire un petit peu moins de marge, explique-t-elle. Si un étudiant part en juillet-août, je ne vais pas pouvoir compenser cette perte de loyer parce que je loue vraiment au plus bas de la fourchette que j'espérais."

5 000 euros d'amende pour les contrevenants

Philippe propose un appartement de 35 m² dans le 3e arrondissement pour 650 euros par mois, soit 40 euros en dessous du plafond. Il a reçu 250 demandes en une journée et pour lui, cette mesure n'aura pas d'autre effet que de dégoûter les propriétaires.

"Vu que le prix d'achat est élevé, les propriétaires partent sur 15-20 ans de crédit. Si on leur dit qu'ils ne peuvent plus rester dans leur frais, cela ne les intéresse plus."

Philippe

à franceinfo

"Le gros problème de Lyon, c'est qu'il y a une pénurie de logements", conclut Philippe, même si la métropole a pour objectif de construire 8 000 logements par an. Le risque est aussi de voir des propriétaires préférer mettre leurs biens sur Airbnb. "Nous allons faire en sorte de limiter cet effet-là, assure Renaud Payre, vice-président de la métropole en charge de l'habitat. Nous sommes en train d'étudier juridiquement jusqu'où nous pouvons aller. Dans un territoire aussi tendu que le nôtre, il faut faire attention à toute forme d'immobilisation de biens qui ne seraient plus mis à la location."

Une équipe métropolitaine est chargée de surveiller les annonces en ligne et d'aider les locataires qui payeraient un loyer trop élevé. Les propriétaires qui refusent de respecter la mesure s'exposent quant à eux à une amende de 5 000 euros. L'amende peut monter jusqu'à 15 000 euros si le propriétaire est une personne morale. La métropole a mis un site en ligne (toodego.com) sur lequel propriétaires et locataires peuvent connaitre le prix plafond des logements.

L’encadrement des loyers à Lyon inquiète les propriétaires - Le reportage de Cyrille Ardaud

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