Cet article date de plus de deux ans.

Mal-logement : Asma et sa famille, menacés d'expulsion, attendent depuis neuf ans un logement social

Perte de revenus, et désormais incertitude face au logement : c’est le quotidien des personnes reçues dans l'Espace Solidarité Habitat de la Fondation Abbé Pierre, à Paris, où franceinfo s'est rendu, alors que la fondation rend son rapport annuel sur le mal-logement.

Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Un avis d'expulsion accroché sur la porte d'entrée d'un appartement, à Lyon, le 10 décembre 2010. (ALEXANDER ROTH-GRISARD / MAXPPP / MAXPPP)

"On aurait dû déjà quitter les lieux le 1er août : cela me met mal à l'aise par rapport à ma propriétaire..." Asma ne cesse de s’excuser d’être là, dans cet Espace Solidarité Habitat de la Fondation Abbé Pierre, à Paris, laquelle formule mercredi 2 février dans son rapport annuel ses propositions contre le mal-logement, tout en ciblant les faiblesses de la politique française en la matière. Parmi les concernés se trouve donc cette femme de 36 ans, menacée d'expulsion car sa propriétaire veut vendre son appartement.

Mal-logement : le témoignage d'Asma, menacée d'expulsion - rportage d'Agathe Mahuet

Ce foyer accueillera bientôt un cinquième membre : Asma est enceinte. Son mari est chauffeur de taxi et le couple, qui ne dispose que de 1 500 euros de ressources, n'a toujours pas reçu de réponse pour un logement social. La famille le demande depuis neuf ans. Aussi n'ont-ils d'autre choix que de rester dans leur logement, malgré la menace d'expulsion.

"On n'a pas trouvé d'autre moyen de se reloger vu les loyers à Paris, qui sont exorbitants. Si c'était aussi simple, je pense que les gens ne s'amuseraient pas à rester dans les lieux : c'est vraiment pas de gaieté de cœur."

Asma

à franceinfo

Le risque d’expulsion est ce qui amène 80% des gens reçus ici, dit Samuel Mouchard, le responsable de l’espace solidarité habitat. Face à cela, le parc social est complètement insuffisant à Paris : "Sur plus de 200 000 demandeurs de logement social, il y a à peine 10 000 logements qui sont attribués chaque année, indique-t-il. C'est une grande difficulté et une source de stress très importante pour cette personne qui paye son loyer, qui souhaite juste trouver un autre logement, qui convient à sa famille et à ses ressources."

La solution, pour la fondation Abbé Pierre, serait de créer en urgence 150 000 logements sociaux dans toute la France.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.