Punaises de lit à Marseille : "Un enfer psychologique" dénonce Katia Yacoubi, assistante sociale
La cofondatrice d'un intercollectif de 17 associations demande que soit mis en place un "processus d'accompagnement avec la municipalité et l'agence régionale de santé" pour les personnes dont les logements sont infestés de punaises de lit.
A Marseille, un intercollectif réunissant 17 associations, syndicats et collectifs citoyens demande à l’État d’agir face à la prolifération des punaises de lit. Katia Yacoubi, cofondatrice de cet intercollectif et coréférente de La France insoumise sur la campagne contre les punaises de lit, évoque un "enfer psychologique" pour les habitants concernés. "Cela bouleverse toute une vie, par le déménagement. Cela engendre des séparations", explique-t-elle, ajoutant qu'une personne s'est même suicidée.
Vous êtes assistante sociale dans le 3e arrondissement de Marseille, vous avez de nombreux exemples ?
Katia Yacoubi : Tout le quartier de la Belle de Mai est concerné. Il n'y a pas un jour où les personnes ne viennent pas me parler de punaises de lit dans leur lieu d'habitation. Et c'est une véritable catastrophe parce que les personnes que je reçois sont en situation de précarité, elles sont au RSA, elles ne peuvent pas se payer la désinsectisation, qui coûte entre 400 et 1 000 euros.
C'est vraiment un enfer d'avoir des punaises de lit chez soi ?
Un enfer psychologique, mais pas que. Cela bouleverse toute une vie, par le déménagement. Cela engendre des séparations. Il y a une personne âgée qui s'est suicidée à cause de cette problématique-là. Il y a des accouchements précoces, à cause du stress. La grosse problématique, c'est toutes les difficultés d'ordre psychologique qu'engendre le problème des punaises de lit, puisqu'il est très difficile de s'en débarrasser.
Vous avez évoqué le prix élevé de la désinsectisation. La France insoumise avait déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour qu'il y ait une prise en charge de ces frais. Y-a-t-il des avancées aujourd'hui ?
Il y a un espoir. Au niveau national je travaille de près avec la députée LFI Mathilde Panot, qui a rencontré le ministre [en charge du Logement] Julien Denormandie. Ils se sont rencontrés le 18 octobre et ils vont travailler sur trois points : une déclaration de santé publique, la déculpabilisation avec une campagne d'information et de prévention, et travailler sur une cartographie. On demande qu'il y ait un processus d'accompagnement avec la municipalité, l'agence régionale de santé, pour qu'il y ait enfin des interlocuteurs sur le terrain vers qui se tourner.
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