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Sans-abris : "30 000 expulsions sont prévues d'ici la fin de l'année", alerte le porte-parole du DAL

Alors que le gouvernement a annoncé le maintient des 43 000 places d'hébergement d'urgence juqu'en mars 2022, le porte-parole de l'association Droit au Logement rappelle que la trêve hivernale, elle, se terminera le 1er juin prochain.

Article rédigé par franceinfo
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Des bénévoles lors de la 4e "Nuit de la solidarité" à Paris, pour recenser le nombre de sans-abris dans la capitale, le 24 mars 2021. (VICTOR VASSEUR / FRANCE-INTER)

Les 43 000 places d'hébergement d'urgence pour les SDF ouvertes lors du pemier confinement seront maintenues jusqu'à mars 2022, a annoncé le gouvernement vendredi 21 mai. Mais la trêve hivernale, elle, prendra fin le 1er juin 2021. "30 000 expulsions sont prévues d'ici la fin de l'année, que va-t-on faire de toutes ces familles qu'on va mettre à la rue ?", demande, sur franceinfo, le porte-parole de l'association Droit au Logement (DAL) Jean-Baptiste Eyraud. Il appelle à "réquisitionner" et à "renforcer la taxe sur les logements vacants".

franceinfo : 43 000 places d'hébergement d'urgence sont prolongées jusqu'à mars 2022, c'est une bonne nouvelle ?

Jean-Baptiste Eyraud : C'est bien pour ceux qui sont hébergés et qui vont rester, mais vous savez, c'est la loi depuis 2009. En fait, toute personne sans-abri doit être prise en charge par le 115, un dispositif sous la responsabilité de l'État, et accueillie jusqu'à une orientation vers une solution de stabilisation ou un relogement. Donc, au fond, le gouvernement commence à appliquer la loi.

Emmanuel Macron avait fait la promesse qu'il n'y ait plus de sans-abri. Aujourd'hui, les dispositifs sont encore saturés et il y a encore des gens dans la rue.

Jean-Baptiste Eyraud

à franceinfo

La deuxième remarque, c'est qu'on est bientôt à la fin de la trêve hivernale des expulsions mais 30 000 expulsions avec intervention de la police sont programmées pour cette année. Et qu'est ce qu'on va faire de toutes ces familles qu'on va mettre à la rue ?

Comment faire pour changer véritablement de système ?

La solution est simple. Il faut rappeler qu'on a 3,5 millions de logements vacants dans notre pays. C'est un million de plus qu'il y a dix ans. Et on pourrait très bien commencer à réquisitionner. Pas forcément massivement, mais nous on pense qu'il faut pousser sur des mesures incitatives et d'encouragement aux gros propriétaires de logements vacants. Ils peuvent très bien faire appel à des associations et signer un bail de réhabilitation. Il y a un tas de dispositifs qui existent. Il faut aussi, à notre sens, renforcer la taxe sur les logements vacants. Ce que nous demandons au fond, c'est que les lois qui protègent les personnes à la rue soient respectées. C'est aussi une responsabilité de l'Etat.

Que manque-t-il ? De la volonté politique ?

Oui, clairement. C'est à dire qu'aujourd'hui, on va plutôt aider les milieux de l'immobilier. On va encourager le logement cher, laisser monter les prix de l'immobilier et du foncier dans les zones tendues, mener des politiques d'urbanisme qui renvoient encore un peu plus loin à la périphérie les ménages les plus fragiles et qui détruisent les quartiers populaires.

Maintenant, il faut se calmer, il faut baisser un peu les prix, il faut baisser les loyers, il faut suspendre les expulsions locatives pour cette année et effacer les dettes de loyers avec une aide de l'État.

Jean-Baptiste Eyraud

à franceinfo

L'État a mis des dizaines et des dizaines de milliards d'euros dans l'économie à l'occasion de la crise sanitaire. Pourquoi il n'en a pas mis un peu pour aider les locataires en difficulté ? 

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