Squatteurs : la plaie des propriétaires
Les squatteurs de logements, c'est un fléau qui peut toucher tout le monde. Même en situation illégale, un squatteur a des droits. France 2 a rencontré deux propriétaires confrontés à cette situation.
Propriétaire d'un petit deux-pièces à Paris, cette jeune femme nage depuis peu en plein cauchemar. Situé en rez-de-chaussée de cet immeuble, son appartement était resté inoccupé en prévision de quelques travaux. Inoccupé ? Pas vraiment. C'est en tout cas ce qu'elle a découvert un beau matin. "Quand j'ai voulu rentrer dans l'appartement, en fait la clé ne rentrait plus dans la serrure", témoigne Mélanie. "J'ai vu quelqu'un dans la rue qui me regardait bizarrement. Il m'a dit : J'habite ici'. Je lui ai dit : 'Je ne pense pas, parce que c'est moi la propriétaire', et il m'a dit : 'Si', et j'ai appelé la police". La police n'interviendra pas. L'occupant présente une facture d'électricité, et une attestation d'assurance à son nom.
Une procédure de cinq mois, dans le meilleur des cas
En caméra discrète, nous accompagnons la jeune propriétaire pour comprendre ce qu'il s'est passé. L'occupant des lieux l'accueille sans problème, et se souvient, embarrassé, de leur première rencontre. "En fin de compte, c'était elle la propriétaire. Et j'avais honte, j'avais vraiment honte", confie-t-il. Ce père de trois enfants explique avoir signé un bail avec un individu qui aujourd'hui, semble s'être volatilisé. Il lui avait donné 2 400 euros en espèces, et celui-ci lui avait affirmé qu'il reviendrait tous les trois mois pour ramasser trois mois de loyer. "Moi je le cherche... Franchement, 2 400 euros c'est honteux, je préfère les donner à vous qu'à lui, parce que voilà, c'est votre appartement", renchérit le squatteur. Pour Mélanie, c'est la stupéfaction qui a primé, mais aussi l'inquiétude par rapport à son prêt. Au stress s'ajoute un préjudice financier. Elle a saisi les tribunaux pour demander l'expulsion de la famille. Frais d'huissiers et d'avocats, la jeune femme doit s'attendre à une procédure relativement longue, de près de "cinq mois dans le meilleur des cas, (...) un an, voire plus", dans le pire des cas selon l'avocate Marie Simoes.
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