Loi "anti Airbnb" : comment les autres pays régulent-ils la location des meublés touristiques ?
Les sénateurs ont entamé mardi 21 mai l'examen de la proposition de loi dite "anti Airbnb". Le texte, déjà voté par l'Assemblée nationale, durcit les règles pour les propriétaires qui louent un meublé touristique. Avec une mesure principale : la réduction de l'abattement fiscal qui passerait de 71% à 30%. Autre mesure débattue : la possibilité pour les maires de limiter à 90 jours la durée maximale pendant laquelle une résidence principale peut-être louée, contre 120 jours actuellement. La France n'est toutefois pas la seule à s'attaquer aux plateformes de location saisonnière comme Airbnb, Abritel ou encore Booking.
New York, une des plus sévères
Plusieurs grandes villes dans le monde ont en effet décidé de légiférer, mais parmi les plus sévères, on peut citer la ville de New York. Confrontée à une pénurie de logements, la municipalité américaine a décidé de serrer la vis. Depuis septembre dernier, les locations de meublés touristiques de moins de 30 jours y sont interdites. Pour louer sur une plus courte durée, les propriétaires ne peuvent proposer qu'une seule pièce de leur logement et seulement à certaines conditions : ils doivent rester chez eux durant toute la durée de la location, et pas question d'accueillir plus de deux locataires dans la chambre en même temps.
Des restrictions aussi en Europe
Plus près de chez nous, des villes européennes limitent également les locations touristiques. À Amsterdam par exemple, destination très prisée des touristes, un propriétaire peut louer sa maison ou sa péniche sur une plateforme 30 jours par an maximum et ne peut pas accueillir plus de quatre locataires à la fois, sauf pour des familles avec plus de deux enfants. Plus surprenant, à Barcelone, la location d'une chambre chez l'habitant n'est possible que pour une durée minimale de 32 jours. Pour louer un logement entier dans la deuxième ville d'Espagne il faut une licence touristique mais ce précieux sésame n'est plus délivré aux propriétaires du centre-ville. La mairie poursuit ainsi un double objectif : lutter contre le tapage nocturne mais aussi la flambée du prix des loyers.
Marche arrière à Berlin
Autre cas particulier, à Berlin, la ville avait mis en place une législation très stricte mais elle est finalement revenue en arrière. En 2016, la capitale allemande avait décidé d'interdire purement et simplement toute location saisonnière d'un logement entier. Mais en 2018, estimant que la mesure n'était pas efficace, la mairie a fini par rétropédaler. Aujourd'hui, seule la location des résidences secondaires est limitée : 90 jours par an maximum. Les propriétaires qui ne respectent pas ces règles risquent jusqu'à 100 000 euros d'amende.
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