Fraude fiscale : 12 milliards récupérés par le fisc, "on revient au niveau de 2013 à 2016", selon le syndicat Solidaires-Finances publiques
Le voleur a toutjours "un temps d’avance", selon Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat Solidaires-Finances publiques qui rappelle que la fraude fiscale c'est "80 milliards". Il pointe la concurrence entre États et le manque d'effectifs.
"En réalité, malheureusement, il y a quand même une certaine stabilité. On revient au niveau des précédentes années, de 2013 à 2016", a déclaré jeudi 2 juillet sur franceinfo Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat Solidaires-Finances publiques. "Depuis 2013, on oscille aux alentours de 10 à 12 milliards d’euros, et il est vrai qu’il y avait eu une baisse en 2017 et en 2018".
Tous les gouvernements, tous les ans, vantent leur action. Il est vrai que les agents travaillent beaucoup, travaillent bien, mais il y a aussi une communication politique et il faut remettre les choses un peu en perspective.
Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat Solidaires-Finances publiquesà franceinfo
"La fraude se diversifie et se complexifie. C’est toujours le jeu du gendarme et du voleur. Malheureusement, le voleur a un temps d’avance", selon le syndicaliste. "Même s’il y a eu des avancées, il reste encore beaucoup à faire", pour Vincent Drezet, qui rappelle que "la fraude fiscale représente 80 milliards". "Le traitement de masse des données, pour l’instant, ne produit pas les effets escomptés. On verra à l’avenir. Quand il y a une nouveauté elle produit ses effets à moyen, voire long terme."
Secret bancaire : la moitié des États ne participent pas à l'échange d’informations
Selon Vincent Drezet, "on manque de recul" sur "l'échange d'information au niveau international". "Il y a 97 États qui commencent à échanger des informations, ça veut dire qu’il y a la moitié des États qui ne participent pas à cet échange d’informations, notamment sur les comptes bancaires, pour lever le secret bancaire", précise-t-il. Au-delà des "paradis fiscaux très actifs", il évoque une concurrence entre les États : "Il y a des intérêts antagonistes. Les États-Unis ne font pas partie par exemple de l’échange automatique d’information, ils ont leur propre système, explique le syndicaliste.
Parce que les États-Unis, l’Europe et d’autres se livrent à une guerre économique et une concurrence fiscale et sociale qui nuit à la coopération et aux avancées.
Vincent Drezet
Ça tarde à aboutir parce qu’il y a des intérêts antagonistes au sein de l’Union européenne, par exemple avec l’Irlande, ou entre les États-Unis et l’Union européenne", poursuit-il.
De plus, pointe le secrétaire national du syndicat Solidaires-Finances, "comme on réduit la voilure, des effectifs notamment, on a parfois le sentiment de ne pas avoir suffisamment le temps et les moyens d’utiliser tous les textes existants".
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