Yannick Noah débouté face à Marine Le Pen, qui l'avait traité d'"exilé fiscal"
"Son argent est planqué et il n'en fait pas profiter les malheureux Français", avait déclaré la présidente du FN en mars 2012.
Il avait porté plainte pour diffamation, mais la justice lui a donné tort. La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a débouté Yannick Noah, mardi 25 juin, des poursuites en diffamation intentées contre Marine Le Pen, qui l'avait traité d'"exilé fiscal".
Le 9 mars 2012, sur le plateau du "Grand journal" de Canal+, la présidente du Front national était interrogée sur les personnalités préférées des Français : Yannick Noah, Zinedine Zidane et Omar Sy. Au journaliste Jean-Michel Aphatie, qui lui demandait si l'immigration était une chance pour la France, Marine Le Pen avait rétorqué à l'endroit des célébrités citées que "deux exilés fiscaux sur trois, c'est pas mal". Avant de s'en prendre plus précisément à Yannick Noah : "Cela veut dire qu'au lieu de payer ses impôts en France, eh bien ce monsieur se permet de donner des leçons de morale, (…) des leçons de charité et de partage alors que lui, il ne partage rien, que son argent il est planqué et qu'il n'en fait pas profiter les malheureux Français".
Décision à venir pour Pierre Charon
Après ces déclarations, Yannick Noah avait décidé de porter l'affaire devant la justice. Et s'était fendu d'une explication au micro de BFMTV : "J'ai habité en Suisse en 1991, 1992 et 1993, a-t-il précisé. J'ai eu un petit moment de doute après ma carrière. J'avais peur pour mon avenir. J'ai fait ça pour faire des économies. Depuis, je suis revenu en France. Je suis là depuis près de vingt ans. Pendant toute ma carrière de joueur de tennis, j'étais fiscalement en France." Yannick Noah est cependant en contentieux fiscal avec l'administration, dans une procédure qui est toujours en cours devant le Conseil d'Etat.
Pour l'ancien tennisman, les propos de Marine Le Pen le présentaient comme un fraudeur fiscal, alors qu'il n'a pas été condamné. Mais pour le tribunal, "les propos incriminés ne lui imputent nullement de commettre des faits pénalement sanctionnés de fraude fiscale".
Les juges ont donc relaxé la présidente du FN et débouté Yannick Noah, qui demandait 50 000 euros de dommages et intérêts et quatre publications judiciaires. Marine Le Pen n'est pas la seule à avoir été assignée par le chanteur. Le sénateur UMP Pierre Charon, qui avait notamment qualifié le sportif de "délinquant" fiscal, a été jugé le 30 mai devant la même chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui a mis son jugement en délibéré au 11 juillet.
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