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Impôts : le gouverneur de la Banque de France salue "l'intention" du gouvernement de "différer certaines baisses"

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, assure que la France n'a "pas les moyens aujourd'hui de faire de nouvelles baisses d'impôts" et avance sur franceinfo que le rythme des prochaines baisses dépendra du niveau de croissance.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était l'invité du "8h30 franceinfo" le 11 juillet 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"L'intention qui a été manifestée de différer certaines baisses d'impôt me paraît sage, de la part du ministre de l'Économie et des Finances", déclare le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, mardi 11 juillet sur franceinfo.


Le "rythme" des futures baisses d'impôts en France dépendra du niveau de croissance attendu pour le pays, qui sera révisé en septembre pour les années 2023 et 2024, a déclaré Bruno Le Maire, dimanche 9 juillet.

"Nous n'avons pas les moyens aujourd'hui de faire de nouvelles baisses d'impôts non financées, pas plus que nous avons les moyens de faire beaucoup de dépenses supplémentaires", poursuit François Villeroy de Galhau. Il souligne qu'"on a déjà le niveau de dépenses en France, rapporté à la taille de notre économie, le plus élevé d'Europe, et même le plus élevé de toutes les économies développées dans le monde". 

Il déplore que la France soit "devenue une des championnes d'Europe de la dette et du déficit" alors que "nous étions à peu près à la moyenne de la zone euro, au niveau de l'Allemagne, il y a quinze ans". Une situation "grave", selon lui, aux effets très concrets. "Ça va nous coûter dans le budget", prévient le gouverneur de la Banque de France. "La charge d'intérêts de la dette va énormément augmenter : on estime qu'on passe d'un peu moins de 30 milliards d'euros par an en 2020, ce qui est déjà pas mal, à plus de 80 milliards en 2027", souligne-t-il.

 

"La charge d'intérêts de la dette va énormément augmenter"

Or, "une augmentation de plus de 50 milliards de la charge de la dette, c'est autant qu'on ne pourra pas dépenser pour l'éducation, la défense ou le climat". D'autre part, "c'est très grave parce qu'on laisse aux générations futures la facture, alerte François Villeroy de Galhau. On ne peut pas indéfiniment faire, par exemple, des baisses d'impôts aujourd'hui qu'on fait payer par les jeunes demain", prévient le gouverneur de la Banque de France

À la mi-mai, Emmanuel Macron a indiqué vouloir "concentrer" deux milliards d'euros de baisses d'impôts sur "les classes moyennes" d'ici à 2027. "Quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat", a-t-il précisé.

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