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Pas-de-Calais : dans cette commune où quasiment plus personne ne paiera la taxe d'habitation en 2020, le maire s'inquiète

Près de 97% des foyers de Sallaumines, dans le Pas-de-Calais, seront exonérés de taxe d'habitation dès 2020. Franceinfo a interrogé le maire de la commune sur les conséquences de cette mesure.

Article rédigé par franceinfo, Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron a promis de supprimer progressivement la taxe d'habitation, entre 2018 et 2020. Image d'illustration d'un avis d'imposition de 2014. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

A Sallaumines, la taxe d'habitation aura pratiquement disparu dès 2018. Selon une simulation (en pdf) dévoilée par la commission des Finances du Sénat, obtenue par franceinfo, 2 460 nouveaux foyers de cette ville du Pas-de-Calais seront exonorés d'ici à 2020 : au total, plus de 96% des foyers de la commune ne la paieront plus cette année-là. Le gouvernement prévoit en effet de supprimer progressivement la taxe d'habitation en trois ans.

>> CARTE. Taxe d'habitation : quelles sont les communes qui ont le plus à perdre de la réforme ?

La mesure doit toutefois encore être adoptée par le Parlement, dans le cadre du projet de budget pour 2018. Alors que le Congrès des maires s'ouvre mardi 21 novembre à Paris, franceinfo a interrogé l'édile communiste de Sallaumines, Christian Pedowski, au sujet des conséquences de cette réforme.

Franceinfo : Selon les projections de la commission des finances du Sénat, 96,73% des foyers de Sallaumines seront exonérés de taxe d'habitation en 2020. Cela vous inquiète-t-il ?

Christian Pedowski : Nous connaissons les foyers fiscaux de nos administrés, ce chiffre n'est donc pas une surprise. Je considère que la taxe d'habitation est un impôt injuste et je ne suis donc pas opposé à sa suppression.

Si la suppression de la taxe d'habitation n'est pas compensée, cela se traduira par une perte sèche pour la commune de 1,3 million d'euros par an [à partir de 2020]. Cela se ferait au détriment direct des habitants.

Christian Pedowski, maire de Sallaumines

à franceinfo

La commune a un budget annuel de 11 millions en fonctionnement et de 5 à 6 millions en investissement. Une perte de plus d'un million se répercuterait sur le service public, le développement urbain, les projets de la commune... Notre ville est par exemple sur le tracé d'une nouvelle ligne de bus, ce qui signifie qu'il y a quantité d'aménagements urbains à repenser. Nous ne pourrons pas financer ces chantiers si le manque à gagner n'est pas compensé. La commune fait en outre travailler chaque année, pour un montant assez élevé, des entreprises et des prestataires locaux. Cette perte sèche aurait donc un impact immédiat et important sur tout le territoire, ainsi que sur l'emploi.

Emmanuel Macron a promis de compenser ce manque à gagner pour les communes "à l'euro près". Doutez-vous de la volonté de l'exécutif de tenir cet engagement ?

A ce jour, le gouvernement n'a pas précisé comment la suppression de la taxe d'habitation serait compensée, ce qui est une raison suffisante de douter. Sans compter les autres signaux négatifs : la suppression des contraits aidés, l'augmentation de la CSG pour les retraités, la reforme des collectivités et du Code du travail...

Tout indique que le gouvernement va nous presser comme des citrons et qu'il ne restera, demain, plus rien des collectivités locales.

Christian Pedowski, maire de Sallaumines

à franceinfo

Qu'attendez-vous du discours d'Edouard Philippe devant le Congrès des maires, mardi ?

Il nous faut des garanties, notamment sur la compensation de la suppression de la taxe d'habitation et sur les emplois aidés. J'ai conscience que ces derniers ne sont pas pérennes. Mais des dizaines d'habitants de Sallaumines ont réussi à sortir la tête de l'eau grâce aux emplois aidés, qui leur ont permis de trouver des missions d'intérim ou des contrats de plus longue durée. Nous ne voulons plus de promesses. Nous voulons que le gouvernement adopte des positions fortes.

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