Le duel éco : faut-il toucher aux droits de succession ?
Axe important des différentes campagnes, la question des droits de succession divise politiques et Français. Pour en débattre, le 23h de franceinfo acceuille Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Echos et Christophe Ramaux, membre des "Economistes Atterrés".
Avant que le duel ne commence, il faut poser le débat de cet héritage, de ces lois de la transmission. Depuis la rédaction de franceinfo, Thibault Franceschet fait le point. "Prenons d’abord le cas classique d’un héritage entre parents et enfants. Il y a un abattement de 100 000 euros par parent et par enfant. Il s’applique au décès de chaque parent et c’est seulement la part d’héritage qui dépasse ces 100 000 euros qui est taxée. Seuls 15% de ces héritages en ligne directe dépassent et sont donc taxés. Pour ceux-là, les droits de succession s’appliquent selon un barème progressif avec différentes tranches", explique-t-il. Dans les cas de filiations indirectes en revanche, les héritages sont plus complexes, avec des droits de succession élevés et des abattements plus faibles.
Une fiscalité plus élevée qu'ailleurs mais qui filtre mal
Pour en débattre, Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Echos et Christophe Ramaux, membre des "Economistes Atterrés", sont sur le plateau du 23h de franceinfo. De nombreux candidats à la présidentielle ont abordé le sujet des droits d’héritage. Mais doit-on les réformer ou les conserver ? "Il y a un peu plus de deux siècles on a fait une révolution pour l’égalité. Il ne s’agit pas de remettre en cause le principe de l’héritage. Le problème c’est la borne", explique Christophe Rameaux. En s’appuyant sur un graphique, il souligne que les 1% les plus riches arrivent à transmettre, après paiement des droits de succession, 13 millions d’euros.
"Il faut avoir une vision globale de la fiscalité", rétorque Etienne Lefebvre, "beaucoup de courants de pensée libéraux pensent qu’il faut taxer l’héritage, parce que c’est une rente. La rente est inefficace en économie". Il explique qu’il est en revanche nécessaire d’encourager le succès. Sur son propre graphique, il tend à montrer que les recettes fiscales issues des droits de succession et des donations en France correspondent à 1,3% de la totalité, soit plus élevées qu’en Italie, aux États-Unis ou en Allemagne.
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