Réforme de l'ISF : Edouard Philippe se dit "ouvert" à des hausses de taxes sur des biens de luxe
Le Premier ministre a accordé un entretien à "Libération".
En écartant les biens de luxe, comme les yachts ou les lingots d'or, pour se concentrer sur le patrimoine immobilier, la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune a suscité de vives réactions essentiellement venues de la gauche. Dans un entretien à Libération publié mardi 3 octobre, le Premier ministre Edouard Philippe se dit "ouvert" à une hausse des "taxes spécifiques" sur certains de ces biens.
"Nous nous sommes engagés à remplacer l'ISF par un impôt sur la fortune immobilière. Pour des questions de cohérence et de sécurité juridique, on ne va pas mettre dans la même assiette immobilier et biens mobiliers", fait d'abord valoir le Premier ministre. Avant de tempérer son propos, et de rejoindre la position des ministres de l'Economie et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, qui se sont déclarés ouverts à la possibilité de taxer certains "produits ostentatoires", sans remise en cause de la réforme de l'ISF.
Il existe des taxes spécifiques sur ces biens mobiliers, par exemple sur les grosses cylindrées polluantes ou les yachts. On peut parfaitement les augmenter. On est ouvert à la discussion au Parlement.
Edouard Philippeà "Libération"
"L'ISF a fait partir 10 000 contribuables"
Le chef du gouvernement défend toutefois la philosophie de sa réforme. "On supprime l'ISF parce que ça ne marche pas. Parce qu'on a fait fuir le capital", assène-t-il.
"En quinze ans d'ISF, on a fait partir 10 000 contribuables représentant globalement 35 milliards de capital. Et quand il sont partis, ils ne payent plus non plus l'impôt sur le revenu. Or c'est ce public qui paie la masse déterminante de l'impôt sur le revenu. Si on avait un ISF qui ne faisait pas partir les gens, je ne le supprimerais pas. L'ISF provoque un appauvrissement de la ressource fiscale, donc de tout le pays", justifie-t-il.
"Nous passons un temps infini sur cet impôt qui ne marche pas. Mais notre politique fiscale ne se résume pas à ça", déplore encore le Premier ministre.
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