Indiscipline des banques, gêne des pouvoirs publics
Unanimes dans les critiques. Bruxelles, le FMI ou encore Bercy s'unissent depuis le mois de juillet pour tancer les établissements bancaires, trop gloutons pour conserver leur vertu née de la crise.
"Honte absolue" pour Christine Lagarde, la ministre française de l'Economie, qui s'exprimait ainsi le 22 juillet dans le Financial Times, en exhortant le prochain sommet du G20 en septembre de mettre en place des "garde-fous".
Une semaine plus tard, c'est le directeur général du Fonds monétaire
international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui se dit "scandalisé" par
le retour des bonus dans les banques malgré la crise économique, estimant que
cela provoquera de nouveaux "drames" si "on n'y met pas un frein".
Porte-à-faux
Si ces indignations paraissent sincères, la question se pose toujours quant au poids des gouvernements et institutions face à des groupes bancaires qui semblent n'en faire qu'à leur tête...
"DSK" lui-même n'a t'il pas estimé que ce n'était "pas le travail du FMI" ?
Bercy a d'ailleurs choisi de citer en exemple les banques françaises, qui ont eu une "attitude responsable" sur la rémunération des dirigeants et opérateurs. En renonçant aux bonus et primes. Mais, patatras, l'affaire de la BNP s'est invitée dans le débat...
Et de manière générale, les banques françaises sont en porte-à-faux entre l'opinion publique qui les tient pour responsables de la crise, et l'exemple de leurs consœurs anglo-saxonnes qui recommencent à croquer dans le gâteau des bonus.
En contrepartie du plan de soutien au secteur bancaire mis
sur pied par l'Etat français à l'automne dernier au plus fort de
la crise financière internationale, les banques françaises ont
décidé début février d'encadrer la rémunération variable des
professionnels de la finance dans les salles de marché, ou dans
les banques de financement et d'investissement.
Matteu Maestracci avec agences
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