"C'est la disparition d'un modèle" : des salariés d'EDF manifestent contre le projet Hercule qui menace les "tarifs bleus"
Le projet Hercule, qui vise a restructurer EDF, inquiète l'intersyndicale qui appelle à manifester ce jeudi.
Journée de grève à EDF. Jeudi 19 septembre, les salariés sont appelés par une intersyndicale à cesser le travail pour protester contre le projet de scission du groupe public, baptisé Hercule. Il y aurait alors d'un côté une branche 100% publique avec les activités de production d'électricité, comme les centrales, et de l'autre un pôle en partie privatisée, avec Enedis, les énergies renouvelables et les activités commerciales d'EDF.
Les prix pourraient grimper selon les syndicats
Avec ce projet, les syndicats y voient la fin du service public de l'énergie. Pour l'intersyndicale, le projet Hercule menace d'abord les fameux "tarifs bleus", réglementés, adoptés par 25 millions de foyers. EDF serait mis sur un pied d'égalité avec ses nombreux concurrents pour acheter l'électricité produite par sa propre branche publique. Les tarifs bleus ne pourraient pas tenir, estime Vincent Rodet, de la CFDT. "Le projet Hercule à terme, c'est la disparition d'un tarif repère, d'un modèle", assure-t-il.
En Europe, il n'y a pas un pays où la libéralisation a fait baisser les prix
Vincent Rodetà franceinfo
"Si encore ça avait fait baisser les prix, en tant que syndicaliste on pourrait râler mais il y a aurait un fait objectif, rajoute Vincent Rodet. Mais ce n'est pas le cas", tranche-t-il. EDF, forcée par la loi à vendre une partie de son électricité à prix fixe à ses concurrents, ne fait d'ailleurs pas mystère de souhaiter augmenter son prix de vente. Les négociations autour d'Hercule en France et à Bruxelles lui donneront l'occasion de plaider en ce sens, ce qui se répercuterait sur les factures des consommateurs.
Vers des prix variables entre la ville et la campagne
Autre conséquence qui inquiète l'intersyndicale, c'est la fin de l'égalité entre les territoires estime Philippe Page Le Merrour, de la CGT. "Aujourd'hui, que vous habitiez Neuilly-sur-Seine ou au fin fond de la Corrèze, vous payez le même prix. Demain, ça c'est terminé. On sera dans la même situation que la pompe à essence ou l'eau", dénonce-t-il. La direction d'EDF de son côté n'a pas souhaité s'exprimer, précisant simplement que des négociations sont en cours.
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