Engie : Xavier Bertrand s'inquiète d'un démantèlement du groupe et accuse le président de la République de "laisser faire"
Isabelle Kocher dont le mandat de directrice générale d'Engie arrive à son terme en mai, risque d'être débarquée jeudi lors d'un conseil d'administration exceptionnel.
"L'arrière-pensée, c'est qu'Engie soit démantelé", a déclaré Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, jeudi 6 février sur franceinfo au sujet de l'éventuel départ d'Isabelle Kocher de la tête du groupe. "Ce que je reproche au chef de l'État, c'est de laisser faire", a-t-il ajouté.
La seule femme dirigeante du CAC 40, la patronne d'Engie, Isabelle Kocher, risque d'être débarquée jeudi lors d'un conseil d'administration exceptionnel. L'État, principal actionnaire du groupe, semble ne plus la soutenir.
Un objectif financier
Isabelle Kocher "s'oppose à tout démantèlement de cette entreprise et elle était la garante du fait qu'il n'y aurait pas de démantèlement. Je pense que son départ, l'arrière-pensée, la manipulation qu'il y a derrière tout ça, c'est que Engie soit démantelé", assure Xavier Bertrand. Selon lui, elle paie son opposition au démantèlement : "Madame Kocher avait dit très clairement qu'elle s'opposerait au démantèlement. Les représentants du personnel qui savent combien et comment cette entreprise s'est transformée, refusent aussi ce démantèlement."
Engie est "un leader mondial français, un leader mondial, maintenant sur la transition énergétique, elle a réussi à transformer l'entreprise et montré qu'il y avait un modèle économique", explique-t-il.
Xavier Bertrand assure que l'objectif des actionnaires est purement financier : "Ce que je reproche aujourd'hui au chef de l'Etat, c'est de laisser faire parce que s'il y a démantèlement, parlons du dessous des cartes, s'il y a démantèlement, s'il y a une vente d'une partie des activités d'Engie, vous savez ce qui se passe ? Ça fait monter le cours de l'action et c'est bon pour les actionnaires. Et l'État est le premier actionnaire".
Il regrette aussi de voir la seule femme à la tête d'une entreprise du CAC 40 perdre son poste. "On va avoir un CAC 40 totalement masculin en 2020, critique Xavier Bertrand. Ça ne pose problème à personne ? Ça pose un problème ! Même si pour madame Kocher le vrai sujet, ce n'est pas que ce soit une femme ou un homme, c'est qu'elle est compétente".
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