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Fessenheim : "C'est Emmanuel Macron qui assume de casser ce territoire, c'est au gouvernement d'assumer cette décision", lance un député LR

Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin réclame des dessertes ferroviaire et routière pour désenclaver le site alsacien et pouvoir rebondir après l'arrêt du deuxième réacteur de la centrale nucléaire.

Article rédigé par franceinfo
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Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin et président de la mission d'information relative au suivi de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, le 22 juin 2020. (THIERRY GACHON / MAXPPP)

La centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, la plus ancienne de France, a définitivement cessé de fonctionner. Le deuxième réacteur a été débranché dans la nuit. Son démantèlement devrait débuter à l'horizon 2025. "C'est Emmanuel Macron qui assume de casser ce territoire, c'est au gouvernement d'assumer cette décision", a estimé mardi 30 juin sur franceinfo Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin.

franceinfo : Est-ce que des reconversions sont proposées ?

Raphaël Schellenberger : Les salariés EDF sont redéployés soit au sein d'EDF et de la direction nucléaire et ailleurs, soit en région, mais cela crée beaucoup de problèmes parce qu'il y a des familles qui sont en train de se déchirer. Changer de région c'est compliqué pour une famille qui est implantée depuis longtemps dans le territoire. On voit des divorces, des situations familiales très difficiles à la suite de cette décision politique. Quand on fait le choix de rester dans la région souvent la situation sociale qui est proposée n'est pas la même. C'est une baisse de salaire, des avantages sociaux et ils se retrouvent à faire des choix difficiles qui ne conviennent pas.

Que faut-il faire ?

L'enjeu pour le territoire, qui va être complètement appauvri par la suppression de cette usine, en parfait état de fonctionnement, c'est de revitaliser. Des compensations on peut en avoir s'il y a de l'activité économique dans le territoire, or le gouvernement ne fait rien pour accompagner le territoire et sa revitalisation économique.

L'installation d'une usine de biocombustible est-elle réellement envisagée ?

C'est une piste qui est apparue dans la presse, une semaine jour pour jour avant l'arrêt du deuxième réacteur. C'est une hypothèse dont personne n'avait jamais entendu parler sur le territoire avant qu'elle ne fasse la Une des journaux locaux. Donc, si elle réelle et vraisemblable tant mieux et nous ferons tout pour la soutenir. Pour le moment, je crains que ce soit une promesse comme celle portée par Ségolène Royal d'installer Tesla, comme celle portée par Bruno Le Maire d'installer un Airbus européen des batteries. Toutes ces promesses se sont effacées au fur et à mesure que l’on travaillait le dossier et qu'on se rendait compte que l'engagement de l'État sur l'installation de ses activités industrielles sur le site de Fessenheim n'était pas à la hauteur.

Cette fermeture est annoncée depuis des années. Pourquoi ne pas avoir pensé à une reconversion avant ?

Cela fait plusieurs années que la promesse est faite mais la décision ferme de l'arrêt de la centrale de Fessenheim date de l'élection d'Emmanuel Macron. Avant, François Hollande et Ségolène Royal avaient fait beaucoup d'agitations sur ce dossier mais n'avaient engagé aucune action concrète. C'est bien Emmanuel Macron qui assume de fermer ce site et de casser ce territoire et qui dans les trois ans qui ont suivi cette décision n'a pas mis les moyens pour accompagner ce territoire. C'est une décision du gouvernement de casser ce territoire, cet outil de production qui contribue à l'excellence environnementale française. C'est au gouvernement d'assumer cette décision. Il faut une desserte ferroviaire plus structurée, 200 millions d'euros pour relier Colmar à Fribourg (en Allemagne) en ferroviaire, en desserte routière.

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