"Il faut une économie qui dirige" plaide François Ruffin, inquiet du "monde de merde qu'on va laisser à nos enfants"
Le député LFI plaide pour "une économie de guerre écologique" qui ne laisse pas "l'aliment, le médicament, les vêtements, aux mains seulement du marché".
"On va droit dans le mur écologique. Le fond de ma conscience, c’est quel monde de merde on va laisser à nos enfants ?", a déclaré mercredi 10 juin sur franceinfo François Ruffin, député La France insoumise de la Somme
"On sait que le réchauffement climatique a continué pendant la pandémie. On vit une année supplémentaire qui est l'une des plus chaudes. La situation est tragique. On a une tragédie en cours. Donc qu'est-ce qu'on fait face à ça ?", demande François Ruffin qui se dit "acroissant, comme il y a des agnostiques" avant d'expliquer qu'il a "sorti la croissance de [son] champ de vision".
"Il y a une dé correlation entre le niveau de bien-être et le PIB"
Depuis les années 1970, "le niveau de vie ne produit plus de supplément de bien-être. C'est vrai dans tous les pays qui se sont développés et qui atteignent 20 000 dollars par tête de pipe de PIB. À ce moment-là, il y a une dé correlation entre le niveau de bien-être et le PIB. Pourquoi ? Parce que depuis le 19e siècle, il y a une supposition que plus va être mieux", a continué François Ruffin.
"On a détruit notre base industrielle qui nous permettait de produire des masques, on a déshabillé la France et on a vu ce que ça a donné, constate le député LFI. Maintenant, on devrait avoir des quotas d'importation qui disent qu'on écoule les stocks de production locale et on réserve par exemple 20% de la consommation locale pour la production locale."
On vit une crise de direction. Le cœur de la tragédie c'est le réchauffement climatique. On devrait être dans une économie de guerre écologique. Il ne s’agit pas d’être dans le libre-échange ou l’autarcie, il faut retrouver une certaine régulation des échanges.
François Ruffin, député LFI de la Sommeà franceinfo
Pour François Ruffin, "les vêtements, les aliments et les médicaments" doivent être "les trois piliers sur lesquels on recrée une base industrielle et où on ne se met pas en dépendance à l’égard des pays notamment d’Asie".
Ce modèle économique implique "en partie" de payer plus cher les produits "made in France", insiste-t-il. Mais selon lui "le coût de la main d’œuvre à l’intérieur du produit final est négligeable. Ça va faire une augmentation tout à fait négligeable". "Aujourd'hui vous ne pouvez pas laisser l'aliment, le médicament, les vêtements, aux mains seulement du marché, insiste-t-il. J'ai compris ce qui se passait dans cette crise. Pourquoi ils n'étaient pas capables de produire des masques, des surblouses, des médicaments. On peut faire confiance à Sanofi pour faire du profit. Pas pour connaître les besoins des hôpitaux… Il faut une économie qui dirige".
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