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Les PME françaises à l'assaut de Masdar, la ville verte en plein désert, aux Émirats arabes unis

Cette semaine, une dizaine de PME françaises sont allées visiter Masdar City, une ville 100% énergies renouvelables, construite près d'Abu Dhabi. Les entreprises françaises ont beaucoup à apporter dans ce secteur.

Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les voitures électriques de ville de Masdar, dans l'émirat d'Abu Dhabi, en 2015. (KARIM SAHIB / AFP)

Elles sont parties à la conquête de nouveaux marchés aux Émirats arabes unis. Début avril 2017, plusieurs PME françaises, emmenées par BPI France, la Banque publique d’investissement, avec l'appui de la Société Générale, sont allées chercher de nouveaux clients pour se développer dans ce pays du Golfe. Elles ont notamment visité Masdar City à Abu Dhabi, une oasis 100% développement durable au milieu du désert qui abrite essentiellement des entreprises et des chercheurs.

Pour atteindre cette ville futuriste, il faut monter à bord de petites voitures sans conducteur qui roulent à 40 km/h. "Cela fonctionne à l'énergie solaire sur un système magnétique donc sur la route, explique Aude Grandzotto, architecte et guide, et avec un système de détection laser, un système en toute sécurité".

Tout le design est pensé

Avec la baisse du prix du pétrole, les Émirats, comme Abu Dhabi, tentent le pari des énergies renouvelables mais cela reste timide. Sauf ici, à Masdar City. La ville a été construite à uen altitude de onze mètres pour profiter du vent du désert, le chammal. On est loin des tours géantes et extrêmement climatisées de Dubaï : les murs ne sont pas en verre et il fait 15 degrés de moins. 

"Il y a de l'ombre, indique Franck Lesueur qui dirige une entreprise d’efficacité énergétique et travaille à Masdar. Déjà, au niveau de la lumière, vous voyez les moucharabieh (grillages réalisés avec des petits bois tournés et assemblés), ils permettent à la lumière de rentrer tout en n'ayant pas directement les rayons de soleil".

Détail de l'architecture à Masdar, aux Emirats arabes unis. (KARIM SAHIB / AFP)

Tout le design est pensé pour "que pour les flux d'air chaud et d'air frais puissent circuler naturellement", explique Franck Lesueur, qui estime qu'il y a une baisse de 50% "par rapport au coût énergétique qu'il faudrait pour tout climatiser". En effet, le prix de l’électricité a augmenté de 50% en deux ans dans les Émirats. Il s'agit donc de réduire la facture...

Les compétences françaises, utiles à Masdar

Bien que Masdar soit une vitrine mondiale, elle n’impressionne pas beaucoup l’architecte français David Habrias. Ce dernier rappelle qu'en France, la règlementation est de plus en plus stricte. Le fruit du Grenelle de l'environnement, selon lui. "On est très performants maintenant", assure-t-il.

En France, maintenant, on est obligé d'intégrer de l'écoconception dans tous les projets qu'on réalise.

David Habrias, architecte français

à franceinfo

Les PME françaises ont donc des compétences à apporter. Les Émiriens ne connaissent pas non plus le recyclage des déchets par exemple. "Jusqu'à maintenant, la priorité c'était l'exploitation du pétrole et non le recyclage, explique Jean-Philippe Fusier, qui y voit donc une opportunité pour sa PME. On va démarrer, à mon avis, dans ces pays-là, ce que l'on a fait en Europe il y a 20 ou 30 ans".

Plus que jamais, les Émirats veulent rattraper leur retard en matière d’écologie. Dans trois ans, en 2020, l'Exposition universelle se tiendra à Dubaï : le compte à rebours est lancé.

François Hollande devant une maquette du projet de Masdar, à l'occasion d'un déplacement à Abu Dhabi en 2013. (ALI HAIDER / EPA)

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