Royaume-Uni : pas de poursuites pénales pour la compagnie de ferrys P&O après des licenciements massifs
Le 17 mars, l'entreprise avait licencié du jour au lendemain 800 marins, pour les remplacer par des travailleurs externalisés payés largement en dessous du salaire minimum britannique.
L'annonce avait suscité un tollé en mars. La compagnie de ferrys P&O ne fera finalement pas l'objet de poursuites pénales pour le licenciement brutal de 800 salariés, ont annoncé les autorités britanniques, vendredi 19 août.
"Après une enquête pénale complète et solide sur les circonstances entourant les employés licenciés par P&O Ferries, nous avons conclu que nous n'engagerons pas de poursuites pénales", a déclaré un porte-parole du Service de l'insolvabilité dans un communiqué. Cette agence du gouvernement est chargée notamment de poursuivre les auteurs d'infractions au nom du ministère des Entreprises.
L'entreprise avait licencié le 17 mars du jour au lendemain 800 marins, pour les remplacer par des travailleurs externalisés payés largement en dessous du salaire minimum britannique. Une enquête civile est toujours en cours au sujet de cette annonce.
Une décision "profondément décevante"
P&O n'a cessé de répéter que son modèle de coûts n'était pas tenable et l'entreprise, frappée de plein fouet par la pandémie et l'effondrement des voyages internationaux, perdait 100 millions de livres par an.
Le secrétaire général de Nautilus International, un syndicat qui représente les professionnels de la mer, Mark Dickinson, a jugé "profondément décevante" la décision de ne pas poursuivre pénalement P&O, ajoutant qu'elle "sera accueillie avec frustration et colère par les 786 marins et leurs familles qui se sont fait si cruellement rejetés par P&O Ferries". Selon lui, cette annonce intervient "après que la société mère de P&O Ferries a annoncé des bénéfices records". DP World, qui détient la compagnie de ferrys, a vu ses bénéfices augmenter de plus de 50%, rapporte le Guardian (lien en anglais).
Un porte-parole du gouvernement a également regretté cette décision, affirmant à la BBC qu'"étant donné leur très mauvais comportement, il est très décevant que l'entreprise ne fasse pas l'objet de poursuites pénales".
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