: Vidéo Avec les aliments ultra-transformés, "l'industrie fabrique de petites bombes sanitaires", alerte un scientifique de l'Inra
Hydrolysat, peptides, amidon, sirop de glucose... Que cachent ces dizaines de noms barbares sur les emballages des aliments "ultra-transformés" ? L'industrie agroalimentaire en raffole, mais sont-ils sans danger pour notre santé ? Extrait d'"Envoyé spécial" du 13 septembre.
Hydrolysat, peptides, lactosérum, lécithine, amidon, sirop de glucose... Vous avez tous lu ces noms plus ou moins mystérieux sur l'emballage de vos yaourts, plats préparés ou n'importe quel aliment "ultra-transformé". L'industrie agroalimentaire raffole de ces composants peu coûteux à produire et faciles à utiliser : des nutriments obtenus par "cracking", ou fractionnement d'un aliment en dizaines de poudres et de sirops. Le lait, l'œuf, la pomme de terre, le riz, le maïs... tout, ou presque, peut être "cracké". Exemple dans cet extrait du magazine "Envoyé spécial" avec la farine de blé.
C'est un spécialiste de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), Anthony Fardet, qui nous fait la démonstration. Auteur d'un livre, Mangeons vrai. Halte aux aliments ultra transformés ! (éd. Thierry Souccar), le scientifique alerte depuis des années sur les dangers du cracking. Selon lui, cette décomposition des aliments produit de petites bombes sanitaires.
Un simple grain de blé peut être "cracké" en 13 éléments
Dans le cas de notre grain de blé, la première étape du cracking, c'est le raffinage, qui permet d'obtenir de la farine blanche. Il consiste à enlever la couche externe du grain, appelée son de blé, et le germe. A cette étape, la farine que vous consommez a déjà perdu beaucoup de ses qualités nutritionnelles. Mais ce n'est pas tout.
Les vrais problèmes commencent avec le fractionnement de la farine en amidon et gluten. Un gluten accusé de provoquer des intolérances, et systématiquement présent à haute dose dans les plats tout préparés. Les derniers fractionnements sont les plus problématiques : dextrose, sirop de glucose, de fructose... que des mauvais sucres. Au final, un simple grain de blé est décomposé en treize éléments différents.
"On joue un peu aux apprentis sorciers, juge Anthony Fardet. Le sirop de glucose, par exemple, en tant que sucre caché, augmente notre consommation de sucres rapides. D'où, à terme, excès de poids, voire insulinodépendance puis diabète de type 2. On a le résultat aujourd'hui, conclut le scientifique, qui est l'explosion de maladies chroniques, de plus en plus liées ou corrélées à cette consommation excessive d'aliments fractionnés recombinés."
Extrait de "Alerte aux faux aliments ?", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 13 septembre 2018.
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