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Inflation : pour le FMI, un "rattrapage des salaires" paraît "assez normal"

Selon le chef économiste du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, invité mercredi sur franceinfo, une hausse des salaires n'alimenterait pas l'inflation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI, était mercredi 10 mai l’invité du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"On peut s'attendre à ce qu'il y ait un rattrapage des salaires, ça paraît assez normal", déclare le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, mercredi 10 mai sur franceinfo. Selon lui, "les marges des entreprises ayant augmenté, elles peuvent en moyenne absorber l'augmentation des coûts salariaux".

"On a une situation sur le marché du travail, dans beaucoup de pays, y compris la France" qui est "plutôt bonne", explique-t-il. De ce fait, "dans ce contexte-là, on devrait s'attendre à ce qu'il y ait un rattrapage des salaires". "Ce que ça veut dire, c'est que les salaires réels, ajustés du coût de la vie, devraient plutôt revenir près de leur niveau d'avant la crise de l'inflation", décrypte-t-il.

Selon lui, une telle hausse des salaires n'alimenterait pas l'inflation. "Ce que nous disons, c'est qu'il ne faut pas nécessairement s'alarmer s'il y a un rattrapage des salaires", rassure-t-il. Toutefois, "si les salaires devaient s'emballer, devaient croître de manière très élevée et conduire à des augmentations de salaires réels, ça pourrait poser un problème".

"On commence à voir le début du bout du tunnel"

Quant à la "crise de l'inflation", comme il la nomme, "on commence à voir le début du bout du tunnel". "On est à peu près au pic actuellement", ajoute-t-il. Si "on a arrêté d'augmenter (…) on n'a pas encore commencé à baisser". "D'après nos prévisions (…) ça va se faire lentement", indique-t-il. Il ne faut pas espérer un retour à la normale avant "fin 2024, courant 2025".

"Sur l'inflation alimentaire, elle reste encore trop élevée", précise-t-il. Le FMI "anticipe qu'elle va décroître au cours de l'année 2023 et ensuite encore en 2024, mais de manière plus modérée que les prix de l'énergie". Ainsi, "même si l'inflation décroît un petit peu ou même si elle devient légèrement négative, le prix des biens alimentaires va rester élevé".

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