: Infographies Inflation : les prix des produits pour animaux flambent, la SPA s'inquiète de l'impact sur les abandons et les adoptions
Vos animaux vous coûtent plus cher en 2023 qu'en 2022. Car tout augmente dans les supermarchés, et les produits pour animaux n'y font pas exception. Ce rayon est même sur le podium des rayons où l'inflation plus forte, juste derrière le rayon surgelés et celui des produits frais.
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Entre mars 2022 et mars 2023, en moyenne, en France, le prix des produits pour animaux ont bondi de 15%. Et c'est même plus pour les croquettes pour chats et chiens : +18% sur un an. Très concrètement, cela veut dire que si vous avez un chat, vous payez son kilo de croquettes en moyenne 50 centimes plus cher qu'en mars 2022. C'est 30 centimes de plus que l'an passé si vous avez un chien.
"Fabriquer de la nourriture pour animal, c'est très énergivore", détaille Emmanuel Fournet, expert inflation du cabinet NielsenIQ, notre partenaire sur ce projet, pour expliquer ces hausses. Il y a donc d'une part les conséquences de l'explosion des prix de l'énergie, "et puis dans les produits pour animaux, il y a de la viande, des céréales, et ces produits-là ont beaucoup augmenté en 2022 et encore début 2023", poursuit-il.
À la SPA, "on est très inquiets"
Si ces augmentations pèsent sur le budget des ménages, elles alarment aussi les associations. "La durée de séjour des animaux chez nous a un peu augmenté, de cinq ou six jours. On est maintenant à 56 jours de présence en moyenne", confie Jean-Charles Fombonne, le président de la SPA. "Toutes les augmentation amputent notre budget de fonctionnement, et notre situation devient un petit peu plus fragile", s'inquiète-t-il. D'environ 850 euros en moyenne avant crise, le coût d'un animal pour la SPA est passé à 1 000 euros environ début 2023.
"Si on a plus d'animaux abandonnés pour des raisons financières, si on en a moins qui sont adoptés pour les mêmes raisons, on va se retrouver dans une situation de plus en plus difficile."
Jean-Charles Fombonne, président de la SPAà franceinfo
"C'est le même effet pour les particuliers. Adopter un animal va coûter plus cher. On aura moins de gens qui pourront consacrer une partie de leur revenu à un animal", prévient le président de la SPA, inquiet de voir les refuges se remplir à cause d'abandons croissants, et ne pas désemplir car le pouvoir d'achat des ménages se réduit.
Un tel effet ciseaux viendrait mettre à mal les finances des associations de protection animale. "Nous, nous avons la chance d'être connus. Le public pense à nous. Mais il faut savoir qu'il y a des centaines de petites associations qui n'ont pas notre visibilité et donc pas forcément nos ressources", indique Jean-Charles Fombonne. Avant de conclure : "On est très inquiets pour la protection animale en général."
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