Les Restos du cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire en difficulté : "Nous avons perdu 11,2 % de donateurs en dix ans", indique France générosités
"Nous avons perdu 11,2 % de donateurs en dix ans", a indiqué ce mardi sur franceinfo Laurence Lepetit, déléguée générale de France générosités alors que plusieurs associations, après les Restos du coeur, ont confié leurs difficultés, notamment la Croix-Rouge française et le Secours populaire. "L'ensemble de ces structures ont constaté entre 7 et 9 % d'augmentation supplémentaire de leurs bénéficiaires pour le seul premier trimestre 2023", a-t-elle expliqué.
L'augmentation de la pauvreté, la hausse des prix et la baisse des dons contraignent les associations à baisser la voilure de leur aide aux plus démunis. Pour faire face aux difficultés des organisations solidaires, France générosités "appelle ceux qui le peuvent à exercer cette solidarité", car "la période qui s'ouvre est cruciale pour la générosité. 41 % des dons se font sur octobre, novembre et décembre", a expliqué Laurence Lepetit.
franceinfo : Il n'y a pas que les Restos du cœur qui sont touchés par l'inflation ?
Laurence Lepetit : Les Restos du cœur mettent en lumière un problème structurel du financement de l'aide alimentaire. Le nombre de bénéficiaires de l'aide alimentaire a triplé en dix ans. Ce ne sont pas les seuls acteurs. Vous avez le Secours populaire, les Banques alimentaires, le Secours catholique, la Croix-Rouge. L'ensemble de ces structures ont constaté entre 7 et 9 % d'augmentation supplémentaire de leurs bénéficiaires pour le seul premier trimestre 2023.
Comment le gouvernement peut-il venir en aide aux associations ?
La question de la précarité et de la grande pauvreté, c’est une question structurelle qui va toucher des questions d'éducation, d'accès au logement, de solidarité. Elle va toucher différents types de populations : les personnes âgées, les familles. C'est vraiment une réponse globale qui est attendue, une réponse politique face à une situation qui est structurelle. C'est vrai que les organisations sont prises en cisailles, augmentation des bénéficiaires, hausse des coûts de fonctionnement et d'achat des matières premières suite à l'inflation et puis stagnation de la générosité.
Les Français donnent-ils moins ?
Nous avons perdu 11,2 % de donateurs en dix ans. Et en 2004, les petits dons de 0 à 150 euros représentaient 73 % de la générosité des Français et aujourd'hui, on est plus qu'à 41 %. On a moins de donateurs. La générosité repose sur une portion de plus en plus congrue de Français. Il est probable qu'il y a des personnes qui donnaient, il y a une dizaine d'années et qui aujourd'hui ont un budget trop contraint pour exercer cette solidarité.
Quelles mesures le gouvernement doit-il mettre en place pour inciter aux dons ?
On appelle évidemment à une politique publique de générosité pour vraiment travailler main dans la main avec le gouvernement sur le financement de l'ensemble de ces sujets. On fait des propositions aussi innovantes pour que les entreprises puissent s'engager aux côtés de leurs salariés. On défend une proposition de don de congés payés et de RTT au profit des associations caritatives.
Vous appelez plus que jamais à la générosité des Français ?
Je voudrais faire un appel important en ce mois de septembre. La période qui s'ouvre est cruciale pour la générosité. 41 % des dons se font en octobre, novembre et décembre. J'appelle ceux qui le peuvent à exercer cette solidarité. 14 % des Français ne savent pas pour qui donner. France générosités a créé un site qui s'appelle infodon.fr, qui référence l'ensemble des organisations et des causes. Chaque Français peut trouver à qui donner sur ce site.
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