Intelligence artificielle : qu'est-ce que Nvidia, ce géant de la tech qui bat des records en bourse ?
Une ambiance de salle de concert. Devant un public de développeurs enthousiastes, le groupe américain Nvidia a présenté au SAP Center à San José, mardi 19 mars, ses toutes dernières puces plus efficaces et plus rapides utilisées pour l'IA générative, et notamment une beaucoup plus performante, baptisée Blackwell.
Le groupe de Santa Clara veut continuer de dominer le marché des puces d'intelligence artificielle pour les centres de données et battre des records en bourse. Le groupe de Santa Clara est passé devant Amazon en matière de capitalisation boursière. Il a même franchi le 23 février, le seuil symbolique de 2 000 milliards de dollars de valorisation, une altitude que seuls Microsoft, Apple et le pétrolier Saudi Aramco ont connue.
Le groupe, fondé par trois ingénieurs dans un fast-food de la côte ouest des États-Unis, fait partie des "Sept magnifiques", aux côtés de Tesla et des fameux Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Parmi ces géants de la tech, la société Nvidia peut apparaître comme une intruse : elle ne vend pas de smartphones, ni de voitures électriques et ne détient pas de réseau social ou de site d’e-commerce.
Des puces performantes
L'entreprise est un fabricant de semi-conducteurs. Peu connu du grand public, son nom venu du latin "invidia", voulant dire "envie", reste répandu dans la communauté des gamers, notamment sur PC. Car à ses débuts, le cœur du métier de Nvidia réside dans les puces graphiques, les GPU (pour Graphics Processing Unit, en anglais), présentes dans nos ordinateurs et nos consoles de jeux. Mais la puissance de calcul des GPU ne sert pas qu'au traitement des graphismes de nos jeux vidéo.
Les puces de Nvidia sont considérées comme les plus performantes et les plus capables de traiter des requêtes de type IA générative, c'est-à-dire un système d'intelligence artificielle pour créer de nouveaux contenus comme du texte, des images, de l'audio ou des vidéos. "Ce qui a vraiment fait émerger Nvidia depuis 18 à 24 mois, c'est vraiment toute la tendance autour du 'super computing' qui va servir pour l'IA", explique Martin Vielle, associé au sein de Clipperton, une banque d'affaires spécialisée dans les nouvelles technologies.
Une pièce majeure des data centers
Ces puces se retrouvent donc dans les data centers, appartenant notamment aux Gafam qui ont investi massivement dans l'IA. En 2022, la majorité de son chiffre d'affaires est liée à son activité dans les data centers, dépassant son activité historique dans le jeu vidéo, souligne Les Echos. En position de quasi-monopole dans son domaine, l'entreprise profite du fort développement des technologies autour de l'intelligence artificielle. Et "la tendance de fond se dirige vers une augmentation très forte des besoins en puissance de calcul", estime Martin Vielle, qui souligne l'absence d'un acteur européen majeur dans cette course aux semi-conducteurs et à la puissance de calcul.
Reste à savoir si l'entreprise va pouvoir tenir son rythme de croissance impressionnant. Sans oublier les besoins en énergie colossaux, cette technologie reste coûteuse à développer. "Aujourd'hui, le coût du semi-conducteur est très important et il faut qu'il soit amorti en conséquence pour que ce soit viable économiquement", explique Martin Vielle. Il prend l'exemple de ChatGPT : l'application est devenue payante parce que "ça leur coûte trop cher de traiter toutes les requêtes".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.