L'industrie française de l'armement vise toujours plus loin
C'est un incontestable bol d'air pour la balance commerciale française. Dans un rapport publié mercredi, le ministère de la Défense se réjouit de la bonne santé des exportations françaises d'armes, en hausse de 18% en 2014. "La meilleure performance à l'export depuis 15 ans", précise le texte.
Tous les voyants sont au vert...
Après une année 2013 exceptionnelle qui s'est achevée sur une augmentation des ventes de 40%, la tendance s'est poursuivie au cours de l'exercice suivant : +18% à 8,2 milliards d'euros, c'est deux fois mieux que la moyenne mondiale, et un record sur les 15 dernières années.
Ces statistiques trouvent en partie leur explication dans la conclusion de cinq très gros contrats d'un montant supérieur à 200 millions d'euros. Une tendance sans doute durable en 2015 au vu des accords paraphés ou sur le point de l'être avec l'Inde, l'Egypte et le Qatar, qui se sont finalement décidés à acheter des avions militaires Rafale.
La France est aujourd'hui au pied du podium des nations les plus performantes en matières d'industrie de l'armement, derrière les Etats-Unis, la Russie et le Chine. Mais elle pourrait, à la faveur de ces chiffres record, devenir deuxième au classement planétaire.
Outre la dimension purement économique, les services du ministre Jean-Yves Le Drian mettent l'accent sur les emplois liés à au secteur des armes : 27.000 selon ses chiffres.
... mais la transparence laisse à désirer
Ces chiffres incitent naturellement à l'optimisme pour l'Etat peu habitué aux bonnes nouvelles venant du front industriel. Mais en y regardant de plus près, l'observatoire des transferts d'armement, organisation à tendance pacifiste, pointe de son côté l'opacité qui règne autour de ces exportations, et particulièrement sur le type d'armes vendues par la France.
Une nuance qui s'ajoute à une inquiétude : les clients de la France sont principalement des pays du Moyen-Orient, Arabie Saoudite en tête, et l'observatoire redoute que cela ne contribue encore à la destabilisation de cette zone.
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