La Camif en cessation de paiement
Décidément, la vente par correspondance (VPC) traditionnelle n'a plus le vent en poupe.
_ Après les suppressions d'emploi à La Redoute (672 en 4 ans), la cessation de paiement de la Camif. Le groupe de vente par correspondance du groupe l'a annoncé ce midi, accusant la crise et des difficultés de trésorerie.
Il y a deux mois déjà, la Camif - qui emploie 1.370 personnes - avait annoncé 508 suppressions de postes. Des plans de réduction des effectifs avaient déjà eu lieu en 2005 et en 2007. Les difficultés de la Camif ne sont donc pas arrivées avec la crise actuelle. Pour redresser la situation, ses dirigeants ont pourtant lancé un plan d'économies drastiques cet été, avec pour objectif un retour à l'équilibre en 2010. La filiale Camif Particuliers (la principale entité avec 780 salariés), qui plombe les résultats du groupe devait - outre la cure d'amincissement - cesser la vente d'habillement et d'équipements Hi-Tech.
A des fins d'inventaire, les magasins, comme les autres canaux de vente, sont fermés pour quatre jours à partir d'aujourd'hui.
La fin d'un mythe
C'est donc le début de la fin pour cette entreprise mythique, créée en 1947 par Edmond Proust, le fondateur d'une autre institution dans son créneau, la MAIF. La Camif (Coopérative des Adhérents à la Mutuelle des Instituteurs de France), au début réservée au personnel de l'Education nationale, s'est finalement ouverte à tous, distribuant jusqu'à sept millions d'articles par an.
Comme pour La Redoute, c'est internet qui fait figure de prédateur du groupe de VPC. Ses tentatives pour s'imposer sur la “toile”, où un nouveau site marchand nait toutes les heures, se sont soldées par des échecs. Entre temps, internet est devenu le premier mode de vente à distance (55% de la population française l'a utilisé au cours des 12 derniers mois).
Les entreprises de VPC ne parviennent pas à suivre des sites uniquement présents sur internet, dont les frais sont moindres, d'autant que la Camif, tout comme La Redoute, ont créé des réseaux de magasins. Autre handicap, elles ne sont pas parvenues à adapter leur gamme de produits, ni leur image, devenue surannée.
Grégoire Lecalot avec agences
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