Près de 250 plans sociaux sont en préparation en France selon la CGT, jusqu'à 200 000 emplois menacés

Dans "Les Echos", la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet, rehausse son estimation de l'ampleur de la crise, principalement dans l'industrie, et critique la politique de l'offre menée par Emmanuel Macron.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, le 8 novembre 2024 à Vannes (Morbihan). (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)

Une hécatombe sociale à venir en France ? La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, alerte sur une "accélération très forte de la dégradation de la situation" en matière de plans sociaux, dans l'industrie principalement, mais également d'autres secteurs, dans une interview aux Echos, publiée mercredi 27 novembre. Selon elle, jusqu'à 200 000 emplois sont menacés.

Sophie Binet évoque désormais "près de 250 plans de licenciements en préparation, concernant entre 170 000 et 200 000 emplois", selon un décompte réalisé à partir "des remontées de nos militants". En hausse par rapport à l'estimation évoqué en mai de 130 plans sociaux représentant 33 021 emplois directs supprimés ou "fortement menacés", puis celle, début novembre, de près de 200 plans sociaux et 150 000 emplois concernés.

"Un naufrage politique"

Ce décompte concerne, sans surprise, des secteurs en crise comme l'automobile et l'aérospatial, mais aussi la grande distribution, selon la cheffe de la centrale syndicale. Elle craint "un raz-de-marée" dans les mois à venir, et des conséquences en cascade : "Ces plans ont lieu surtout dans les grandes entreprises, les restructurations risquent d'avoir des conséquences sur les petits sous-traitants, beaucoup plus nombreux", avertit-elle.

Sophie Binet tire également à boulets rouges sur la politique de l'offre menée depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, "un naufrage politique", selon elle. Elle prône plusieurs mesures d'urgence, comme "un retour aux prix régulés" de l'énergie pour l'industrie, "qui tienne compte du coût de production" et des investissements nécessaires à la relance du nucléaire ; la mise en place par l'Europe de barrières douanières "plus protectrices" ; mais aussi "un renforcement de la loi Florange", qui oblige un employeur à chercher un repreneur en cas de projet de fermeture, et son élargissement aux PME de 50 salariés ou plus.

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