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Croissance : l'économie française redémarre, mais au ralenti

Le PIB de la France a progressé de 0,5% au deuxième trimestre, après sa contraction des six mois précédents. Mais pour le moment, cette reprise reste fragile.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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L'Insee a publié, vendredi 27 septembre, des comptes nationaux détaillés du deuxième trimestre confirmant que le PIB de la France a nettement rebondi. (TOOGA / LIFESIZE / GETTY IMAGES)

Cette fois, c'est confirmé : l'économie française est bien sortie de la récession avec un rebond de 0,5% de son produit intérieur brut au 2e trimestre 2013, a annoncé l'Insee vendredi 27 septembre. Un résultat qui fait suite à deux trimestres de recul, et qui confirme le chiffre annoncé en août. L'Insee a par ailleurs révisé l'évolution de l'activité au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents : le repli du PIB a été ramené à -0,1% au lieu de -0,2% jusqu'ici.

Cette modification n'a rien changé à "l'acquis de croissance", c'est-à-dire à ce que serait la progression du PIB cette année en France si l'activité stagnait totalement aux deux derniers trimestres : cet acquis est estimé à 0,1% par l'Insee. C'est d'ailleurs aussi la prévision officielle de croissance du gouvernement pour 2013.

Mais cette petite embellie pourrait être de courte durée. Francetv info vous explique pourquoi.

Un rebond faussé par la météo

Cette embellie est portée par un rebond de la consommation des ménages (+0,4%). Pourquoi les ménages français ont-ils davantage consommé ? Principalement parce que la météo maussade du printemps les a obligé à augmenter leurs dépenses en énergie. Dans une moindre mesure, la consommation a également profité d'une reprise des achats automobiles, qui ne s'est pas confirmée depuis.

La consommation des ménages a stagné cet été

Il est peu probable que la consommation des ménages dope la croissance au troisième trimestre. En effet, l'Insee a fait état, dans le même temps, d'une stagnation de la consommation des ménages en biens sur juillet-août, par rapport à un mois de juin qui avait accusé une forte baisse (-0,8%). Les économistes doutent donc que la consommation des ménages puisse encore soutenir l'activité en fin d'année, même si leur revenu disponible a encore augmenté au deuxième trimestre (+0,5% après +1% au premier).

Ils subiront en effet le plein impact de la hausse de l'impôt sur le revenu votée dans le budget 2013, même si certains n'excluent pas des achats d'anticipation avant la hausse de la TVA prévue au 1er janvier. "Cela conforte le scénario d'un rebond de croissance qui reste fragile. Il faut se méfier de la bonne surprise du deuxième trimestre, qui tenait beaucoup à des facteurs particuliers", déclare Axelle Lacan, économiste du Crédit agricole.

Les autres chiffres sont décevants

Rien n'indique qu'un autre facteur de croissance remplacera la consommation des ménages. La production industrielle et les exportations ont connu un début d'été difficile. Dans ce contexte, les entreprises, que le gouvernement a épargnées dans son projet de budget 2014, détiennent plus que jamais les clés de la reprise. Leurs investissements ont enrayé, au deuxième trimestre, quinze mois de baisse ininterrompue et leurs marges se sont redressées par rapport aux plus bas de fin 2012.

Mais rien ne montre à ce stade que le pessimisme moindre des chefs d'entreprise, interrogés dans les enquêtes de l'Insee et de Markit, se traduise positivement sur les investissements, souligne Denis Ferrand, directeur général de l'institut COE-Rexecode. "Et ce n'est que quand il y aura un redémarrage confirmé de l'investissement qu'on pourra parler de reprise", ajoute-t-il.

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