La France (à nouveau) critiquée pour la vente de Mistral à la Russie
Le sujet était déjà brûlant, il l'est encore plus depuis le crash du Boeing de la Malaysia Airlines jeudi dernier, et le rôle supposé joué par Moscou dans l'armement des séparatistes dans l'est de l'Ukraine. Coup sur coup, Londres et Washington sont revenues lundi soir sur la vente programmée par la France de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Une vente qui faisait déjà débat depuis plusieurs mois, en pleine crise diplomatiques entre Occidentaux et autorités russes.
C'est d'abord le Premier ministre britannique David Cameron qui a ramené le sujet sur le devant de la scène, s'interrogeant sur l'opportunité du contrat. Lors d'un discours prononcé devant la Chambre des communes, il a clairement exprimé son opinion : "Il nous faut faire pression, avec tous nos partenaires, pour dire que nous ne pouvons continuer à faire des affaires comme à l'accoutumée avec un pays qui se comporte de cette façon ". Deuxième couche quelques heures plus tard, avec un haut responsable de l'administration américaine qui déclarait que les États-Unis étaient opposés à cette vente. Une ligne exposée par Barack Obama en juin dernier, qui avait déclaré qu'il "aurait été préférable " que la France suspende la vente.
François Hollande avertit la Russie
Lors d'un dîner lundi soir avec la presse présidentielle, François Hollande a ainsi été forcé de revenir sur le sujet, et sur les prises de position de ses alliés. Et le chef de l'État s'est montré ferme : "Le premier (Mistral) est quasiment achevé et va être livré, tel que cela est prévu, au mois d'octobre. Pour l'instant aucun niveau de sanction n'a été décidé pour empêcher cette livraison ". Mais il a ensuite prévenu : "Est-ce à dire que le reste du contrat, le deuxième Mistral, pourra être fait ? Cela dépendra de l'attitude la Russie ". Une déclaration qui ne devrait pas passer inaperçue à Moscou, qui perçoit bien l'embarras de la France dans ce dossier.
Capitales notamment pour les chantiers STX de Saint-Nazaire, ces commandes ont donc toutes les chances d'être livrées. Seules de nouvelles sanctions économiques contre la Russie pourraient venir les empêcher. Mais, pour l'instant, cela ne semble pas à l'ordre du jour.
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