La hausse du chômage devrait avoir un impact négatif sur le pouvoir d'achat des Français qui risquent d'épargner plus
L'Insee prévoit 80.000 destructions d'emplois salariés au 1er semestre 2010. En moyenne sur 2009, le taux d'épargne des ménages a augmenté de 1,1 point, pour s'établir à 16,4%, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis 2002.
"Tant que le chômage n'aura pas baissé, le taux d'épargne devrait rester élevé, voire remonter", selon les économistes
Pourtant, au 4e trimestre, l'épargne a toutefois un peu reculé (16,3%) car, selon
Alexander Law, les ménages ont puisé dans leurs économies pour profiter de la prime
à la casse et financer leurs achats automobiles.
Poussés à épargner, les Français devraient du coup moins consommer. Traditionnel moteur de la croissance française, la consommation a déjà commencé à vaciller en début d'année. Selon les dernières prévisions de l'Insee, elle ralentirait nettement (plus 0,1%) au premier trimestre et reculerait même au second (moins 0,2%).
"Les ménages vont payer les pots cassés de la crise avec retard", prédit Alexander Law, économiste au cabinet Xerfi.
"Les ménages vont vouloir garder une épargne de précaution et se reconstituer un patrimoine financier, érodé par la crise, avec la baisse de la Bourse et des prix immobiliers", estime de son côté Eric Heyer, économiste à l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE).
"Les perspectives de rebond du marché du travail, même chez les plus optimistes, sont moroses", relève Cyril Blesson, économiste au cabinet de conseil en investissements Seeds Finance.
Selon le bulletin trimestriel de la Banque de France publié mardi, les gels de salaires décidés par une majorité d'entreprises pour faire face à la crise devraient perdurer à court terme.
La réforme des retraites devrait en outre inciter les Français à se constituer une épargne retraite, juge Cyril Blesson.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.