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La neige grippe les achats de Noël

Les commerçants comptent traditionnellement sur le dernier week-end précédant Noël pour gonfler leurs bilans. Les retardataires ont en effet l'habitude d'attendre cet ultime moment pour acheter les cadeaux de Noël. Mais la neige qui a givré la moitié nord de la France a perturbé ce rendez-vous cette année.
Article rédigé par franceinfo
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Les enfants aiment la neige, on le sait. Les automobilistes n'aiment pas la neige, on le sait. Les commerçants détestent désormais la neige, on le saura.

Ce devait être la fête dans les boutiques ce week-end. Une sorte de feu d'artifice consumériste où, tel le chocolat chez Willy Wonka, les euros auraient déferlé dans les caisses enregistreuses. Un tel phénomène se reproduit tous les ans, avec la régularité d'un équinoxe. Mais le ciel est, au sens propre, tombé sur la tête des commerçants, sous forme d'une neige humide, lourde et collante, qui s'est abattue perfidement sur une trentaine de départements du nord de la France. Dont la région parisienne, réservoir s'il en est de la fièvre acheteuse.

Problème : un automobiliste “A” souhaite se rendre dans une boutique “B”. Mais la neige “N” transforme les routes “R” en patinoires. Que fait-il ? Réponse : il reste chez lui.
_ Confortés par des consignes de prudence descendues des plus hautes sphères de l'Etat, les clients potentiels ont suffisamment opté pour cette solution pour que la fête commerciale soit gâchée : “L'impact est assez négatif, parce que les clients ne viennent pas jusqu'à nous”, se lamente Gérard Atlan, président du Conseil du commerce de France, qui regroupe 40 organisations professionnelles, représentant 120 fédérations du commerce. “C'était le samedi le plus important de l'année qu'on n'a pas réalisé”, ajoute-t-il.

MANQUE A GAGNER

A Paris, le Printemps Haussmann, l'un des principaux temples de la consommation en France, confirme. Après un samedi prometteur, le moral a fléchi : “Je pense qu'on aurait fait 10 à 12% de progression par rapport à l'année précédente s'il n'y avait pas eu les intempéries, à la fois en chiffre d'affaires et en fréquentation”, déplore le directeur du magasin, Pierre Pellarey.
_ A ce jeu, les centres commerciaux non accessibles en transports en commun sont les grands perdants.

Et la neige et le verglas ne font pas que retenir les clients chez eux. Ils empêchent aussi les camions de ravitailler les magasins : “on commence à avoir des problèmes d'approvisionnement des magasins”, s'angoisse Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des Centres commerciaux. Il espère que les quelques jours qui restent avant Noël permettront de rattraper un peu le manque à gagner. Si toutefois la neige n'opère pas un retour surprise. L'idéal serait que Noël tombe dorénavant en été. A un an et demi de l'élection présidentielle, tout le monde a le droit de rêver.

Grégoire Lecalot, avec agences

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