La Poste bientôt société anonyme
"Si le projet est bien inscrit dans la loi de finance de 2009, alors le changement de statut pourra être effectif en janvier 2010" et "l'augmentation de capital pourrait intervenir en janvier 2011", a expliqué M. Bailly lors d'une conférence de presse. "La Poste a besoin de lever 2,5 à 3,5 milliards d'euros pour son développement", a-t-il indiqué.
Cinq syndicats de La Poste (CGT, Sud, CFDT, FO et la CFTC) ont déjà convenu d'organiser une "journée d'action nationale" à la rentrée contre le changement de statut dans lequel ils voient une "privatisation". Ils se réunissent le 2 septembre pour en définir les modalités.
Leur première crainte concerne les menaces qui pèsent selon eux sur l'emploi des 280.000 postiers, dont 60% de fonctionnaires, les autres relevant du droit privé. "La Poste est le premier employeur public et la question de l'emploi est posée. Privatisation est malheureusement toujours synonyme de suppressions d'emploi, on l'a vu à France Télécom", souligne Joëlle Roeye (CGT).
"Prétendre que des actionnaires accepteraient de rogner sur leurs dividendes pour financer le service public est une hypocrisie ou une naïveté", affirme FO. Le contrat de service public signé en juillet par La Poste et l'Etat n'a pas rassuré les syndicats et représente au contraire pour certains un "désengagement" financier de l'Etat. Le texte confirme pourtant les quatre grandes missions de La Poste: service universel (distribution du courrier six jours sur sept au même tarif partout en France), acheminement de la presse, accessibilité bancaire (ouverture d'un compte pour tout citoyen) et aménagement du territoire.
La direction réaffirme sa volonté de maintenir 17.000 points de contact sur tout le territoire. Mais pas forcément des bureaux de plein exercice qui offrent un plus grand nombre de services que les relais ou agences par lesquels ils sont souvent remplacés, rétorquent les syndicats. Selon Mme Roeye, "on compte 5.100 agences et relais pour 11.860 bureaux de poste alors qu'on avait 17.000 bureaux en 2002". Une tendance qui "va s'accélérer avec la privatisation", estime Régis Blanchot (Sud-PTT).
Caroline Caldier avec agences
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