La TVA a grimpé mardi de 17,5% à 20% au Royaume-Uni, dépassant ainsi les taux appliqués en France ou en Allemagne
Le ministre des Finances George Osborne a défendu cette hausse de la Taxe sur la valeur ajoutée, décidée l'an dernier par le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur David Cameron, dans le cadre d'une cure d'austérité d'une sévérité sans précédent.
En France, la TVA (taux normal) est de 19,6%.
Cette mesure représente une "étape dure mais nécessaire" en vue du redressement des finances publiques, a-t-il assuré au micro de BBC Radio 4. M. Osborne a souligné qu'une telle hausse, même si elle affectera la consommation des ménages, était préférable aux autres options telles qu'une hausse de l'impôt sur le revenu ou des cotisations sociales, qui auraient selon lui des conséquences encore plus lourdes pour les familles les plus modestes.
Mais l'opposition travailliste a pourfendu une décision qui va frapper en priorité les Britanniques les plus pauvres, ceux-ci consacrant une part plus importante de leurs revenus à la consommation de biens courants. "Cela ne va pas aider la croissance et l'emploi, alors qu'il faudrait tout faire cette année pour soutenir la reprise", et "cela va frapper plus sévèrement les plus pauvres", a affirmé sur la même antenne le porte-parole du Labour pour les Finances, l'ex-ministre de l'Intérieur Alan Johnson. Les travaillistes avaient au contraire baissé temporairement la TVA à 15% durant la crise, afin de soutenir la consommation.
Cette hausse de la TVA, annoncée en juin dernier après l'arrivée au pouvoir du gouvernment alliant conservateurs et libéraux-démocrates, doit rapporter à l'Etat jusqu'à 13 milliards de livres en année pleine, soit plus de 15 milliards d'euros. La TVA britannique, qui était jusqu'à lundi l'une des plus basses de toute l'Union européenne, derrière Chrypre et le Luxembourg où elle est fixée à 15%, est ainsi remontée dans le peloton européen, au-dessus des niveaux appliqués en France (19,6%) ou en Allemagne (19%).
L'augmentation a poussé certains consommateurs à anticiper certains achats importants avant son entrée en vigueur, mais elle va peser par contrecoup sur les ventes de détail dans les mois qui viennent. Elle va aussi avoir pour effet néfaste de gonfler l'inflation, qui dépasse déjà depuis des mois 3% sur un an au Royaume-Uni, alors même que la Banque d'Angleterre est censée la contenir à 2%, compliquant ainsi la tâche de l'institution. Cela pourrait empêcher la banque centrale de réactiver ses mesures exceptionnelles de soutien à l'économie britannique, au cas où la croissance subirait une rechute.
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