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LA VIDEO. Energies fossiles: le début de la fin?

L’accord climat de Paris, conclu en 2015, a officiellement ouvert la chasse aux émissions de gaz à effet de serre, notamment le CO2, responsables du réchauffement climatique. Sans en faire explicitement mention, le document largement ratifié en 2016, a acté la décarbonisation. Le glas aurait-il sonné pour les énergies fossiles?
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Exploitation du pétrole («Les Echos»)

La décarbonisation ou décarbonation désigne le fait de délaisser les énergies fossiles, à savoir le pétrole, le charbon et le gaz qui emettent le plus de gaz à effet de serre, pour des énergies plus propres.

Notre dépendance est pourtant grande. En 2014, ce sont 13.800 millions de tonnes équivalent pétrole d'énergie primaire qui ont été produites. Plus de 81% étaient fossiles. La Chine est le plus gros producteur de charbon, l'Arabie Saoudite détient le record pour l'or noir et les Etats-Unis sont les champions de la production de gaz.

En 2014, le monde a consommé plus de pétrole et beaucoup de charbon du fait de la Chine. L'Empire du Milieu, les Etats-Unis et l'Inde ont consommé à eux seuls plus de 42% des ressources énergétiques produites.

Les scénarios vertueux qui permettront de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, comme le prévoit l’accord climat de Paris, envisagent effectivement la sortie du tout fossile. Ainsi, notre consommation d’énergies fossiles devrait baisser d’un tiers à l’horizon 2040, selon une étude réalisée pour le compte d’Energy Transitions Commission.

Mais les combustibles fossiles constitueront encore plus de 60% de notre source d’énergie, contre 85% aujourd’hui. Des secteurs comme le fret maritime, l’aviation et l’industrie pétrochimique restent, par exemple, fortement dépendants du pétrole.

De même, selon l'Agence internationale de l'énergie, le charbon, énergie fossile reine lors du quart de siècle précédent, devrait céder la place au gaz, plus propre que le charbon ou le pétrole, dans le mix énergétique des vingt-cinq prochaines années.  

A l'horizon 2040, notre consommation d’énergie fera alors la part belle aux énergies faiblement carbonées, notamment aux renouvelables. En particulier, le solaire et l’éolien dont les coûts sont de plus en plus compétitifs.

A noter que les pays qui ont été les plus difficiles à convaincre dans le cadre des négociations relatives au climat comme l’Inde, les Etats-Unis et surtout la Chine seront les plus gros producteurs d’énergies décarbonées.


Produire des énergies propres, même l’Arabie Saoudite s’y met. Une révolution qui atteste bien d'un changement de paradigme. Le royaume wahhabite, premier producteur et exportateur de pétrole, compte ainsi produire 10% de son électricité à partir d’énergies renouvelables en 2023.

L’initiative s’inscrit dans un programme plus large baptisé Vision 2030 qui vise, entre autres, à réduire la dépendance économique de l’Arabie Saoudite à l’or noir.

Sur le papier, les énergies fossiles relèvent déjà d'un autre âge car la transition énergétique est amorcée. D'autant qu'elle est nécessaire, selon certains économistes comme Gaël Giraud, chef économiste de l'Agence française de développement, pour renouer avec la croissance.

Pour les ONG, c'est déjà le début de la fin des énergies fossiles. La problématique est donc ailleurs: agira-t-on assez vite pour éviter la catastrophe?

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