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Le dialogue social à Air France : "Pas mort mais rompu" selon le SNPNC

Un DRH de la compagnie au milieu de la foule, chemise déchirée, agressé physiquement par un petit groupe de manifestants, pendant le comité central d'entreprise d'Air France. L'image est marquante, mais elle illustre surtout le climat social très tendu que connaît l'entreprise en ce moment alors que 2.900 suppressions de postes ont été annoncés.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Des salariés manifestant pendant le CCE, lundi 5 octobre © REUTERS - Jacky Naegelen)

Des salariés très remontés, un DRH agressé. Ce lundi, Air France a donné l'image d'une entreprise en plein climat délétère dans lequel les négociations semblent particulièrement compliquées.

La direction dément monter certains employés contre les pilotes

La direction d'Air France s'en défend. Certes elle a bien fait comprendre aux salariés que si la compagnie appliquait aujourd'hui un plan B, synonyme de milliers d'emplois supprimés, c'est parce que les pilotes refusent de voler plus pour le même salaire. Mais le patron d'Air France Frédéric Gagey s'en défend, ce climat social tendu n'a jamais été souhaité. "Ca ne se fera jamais en mon temps,  une catégorie contre les autres, précise-t-il. Ceci ne peut pas être une stratégie pour Air France."

Christelle Auster : "On peut se poser des questions sur la volonté d'Air France de parvenir à un accord" 

Invité sur France Info mardi matin, Christelle Auster, secrétaire général adjoint du Syndicat National du Personnel Navigant Commercial, a évoqué des doutes sur la volonté de la direction de se mettre d'accord avec les employés. "Nous avons donné à l'entreprise déjà une certaine marge de manoeuvre, en acceptant les efforts que nous avons faits pendant trois ans , explique-t-elle, évoquant 220 millions d'euros d'effort. Aujourd'hui nous avons l'impression qu'elle n'a pas du tout respecté sa part du contrat."   Pour l'instant, le personnel navigant commercial n'est pas encore invité à la table des négociations.

"La direction a aussi la clef du conflit dans la main" Christelle Auster au micro de Fabienne Sintes

Pour une négociation globale, plutôt que branche par branche

Pour obtenir un dialogue social apaisé, il faut changer les pratiques, selon le porte-parole de la CGT, Mehdi Khemoun et la recette est simple. "Il faudrait qu'on arrête d'avoir des négociations uniquement entre une corporation, c'est à dire les pilotes qui représentent 8% des salariés, et la direction" , souligne-t-il. Pour lui, l'avenir de l'ensemble des salariés doit être négocié par tous et pas uniquement une corporation.

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 Et pourtant la direction d'Air France affirme à nouveau vouloir ouvrir au plus vite des négociations séparées avec d'un côté les pilotes, de l'autre les hôtesses et stewards. Seul espoir de changement, il vient de Matignon. Le directeur adjoint de cabinet de Manuel Valls est pressenti pour remplacer l’homme à la chemise déchiré comme DRH et il a plutôt bonne réputation. 

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