Les Bourses filent vers le krach
Il était dans toutes les têtes, il est désormais sur toutes les lèvres. Le krach.
Après la nouvelle chute des bourses européennes ce matin, les analystes qui font un premier bilan d'étape dans cette descente aux enfers financiers ont calculé qu'en une semaine, la bourse de Paris avait perdu plus de 22%. C'est le seuil communément admis pour parler de krach.
Ce matin, dès l'ouverture, le CAC 40 chutait lourdement de plus de 6%. Il n'est pas parvenu à se relever de la matinée, rétrogradant même plusieurs fois de 10%, à 3.097 points.
L'ensemble des valeurs vedettes, tous secteurs confondus, enregistrent de très fortes baisses: Alcatel Lucent s'effondre de 10,79% à 1,78 euro, tandis que Total lâche 9,81% à 32,42 euros, Saint-Gobain 10,19% à 26,01 euros, et ArcelorMittal 11,42% à 22,23 euros.
_ Ce sont les titres financiers qui souffrent le plus durement: Société Générale s'enfonce de 14,42% à 49,21 euros, Axa de 13,68% à 16,60 euros, BNP Paribas de 13,96% à 57,55 euros et Crédit Agricole de 9,80% à 11,73 euros.
Les autres places européennes ne sont pas mieux loties. Londres perd plus de 7% (-7,65) et Francfort, quasiment 10 (-9,95%). L'Eurostoxx 50, un des principaux indicateurs européens dévisse de 9,73%.
Cette spirale a commencé hier à Wall street, qui a connu son pire plongeon depuis le krach d'octobre 1987. Le Dow Jones a baissé de 7,33%, perdant presque 680 points en une journée. Les bourses asiatiques ont suivi le mouvement cette nuit, avec un recul de Tokyo de plus de 9%.
Ni les garanties gouvernementales, ni les plans de sauvetage, ni la baisse des taux des banques centrales ou leurs injections de liquidités ne semblent pouvoir y faire. Les marchés restent plombés par les incertitudes qui pèsent sur les entreprises des secteur financiers et immobiliers, rejoints par l'automobile avec les doutes sur la santé de General Motors, et à présents les matières premières, pétrole et métaux notamment, dont les cours chutent.
_ Et c'est maintenant la menace d'une récession à échelle planétaire qui affole les places financières. Pour faire cesser l'hémorragie, la réunion des ministres des finances du G7 aujourd'hui à Washington devra déployer des trésors de créativité.
Grégoire Lecalot, avec agences
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