Les dirigeants de la Société générale renoncent à leurs stock-options
L'affaire avait fini par prendre des proportions inquiétantes. Tout le monde se retrouvait à taper à bras raccourcis sur les dirigeants de la Société générale.
_ Leur tort ? Avoir annoncé, en pleine tourmente financière, que 70.000 stock-options étaient attribuées au président de la banque, Daniel Bouton, que 150.000 autres iraient au directeur général Frédéric Oudéa ; ses deux adjoints étaient aussi concernés.
Voilà qui fait mauvais genre, à un moment où, surtout, la banque a reçu 1,7 milliard d'euros de l'Etat - c'était en décembre dernier.
_ L'affaire est d'ailleurs montée jusqu'au sommet de l'Etat. Nicolas Sarkozy avait été très clair, vendredi : “les bonus, les stock-options, les rémunérations exceptionnelles, ce n'est pas admissible quand il y a des aides publiques.”.
Sa ministre de l'Economie lui a emboîté le pas. “Il serait grand temps que Société générale rime un peu plus avec intérêt général”. Christine Lagarde n'a pas exclu d'en passer par la loi, pour règlementer l'attribution des stock-options.
Pourtant, les dirigeants de la Société générale avaient, dès vendredi, accepté provisoirement de ne pas “exercer” leurs stock-options. Un geste mal perçu par le gouvernement - on l'a constaté.
Il ne restait plus 36 solutions. Dans une lettre qui sera adressée ce lundi à tous les salariés de la banque, les dirigeants écrivent : “pour couper court aux polémiques actuelles, nous avons décidé de renoncer au bénéfice de l'attribution de ces stock-options et en avons informé le conseil d'administration”.
_ Explication avancée : “il s'agit de nous donner tous les moyens de préserver, dans une période difficile, nos fonds de commerce et le pacte social de la Société générale auquel nous sommes tous attachés”.
Cela dit, sur le fond de l'affaire, les dirigeants ne reviennent pas sur le bien-fondé des stock-options. Ils se bornent à constater qu'ils n'ont pas “su en expliquer les mécanismes intrinsèquement complexes”. Voilà qui apparaîtra sans doute un peu léger comme explication...
Guillaume Gaven, avec agences
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