Les industries agroalimentaires quittent le Medef
"La raison essentielle de cette sortie est la question que l'on se pose depuis un certain temps, sur le rapport entre les prestations et les cotisations, le rapport qualité/coût que l'on a", explique Jean-René Buisson, président de l'Ania. Sa cotisation au Medef s'élève à plus de 623.000 euros, soit 16% de son budget.
Mais ce n'est pas qu'une question de gros sous. Les thèmes sociétaux, souvent discutés au Medef, "sont éloignés des préoccupations de crise des entreprises" , ajoute Jean-René Buisson. Pour lui, la démarche de l'Ania veut aussi être un "signal" pour demander une mise à plat de la question des multiples cotisations auxquelles souscrivent les entreprises. Et une nécessaire "modernisation" du système.
La décision a été prise à l'issue "d'un long débat de trois heures" suivi d'un vote à bulletins secrets, une procédure inhabituelle mais rendue nécessaire, compte tenu de "l'intensité" des discussions.
Reste que Laurence Parisot voit sa position fragilisée. Avec le départ de l'Ania, la présidente du Medef perd l'un de ses soutiens avant de briguer, dans six mois, un second mandat à la tête de l'organisation patronale.
L'Association des industries agroalimentaires regroupe plus de 10.500 entreprises et 412.500 salariés pour un chiffre d'affaires de 163 milliards d'euros en 2008. Elle compte dans ses rangs plusieurs grands groupes comme Danone, Pernod-Ricard, Bonduelle, Bongrain ou Lactalis, mais le gros de ses troupes est formé de PME (97%) de moins de 250 salariés et même de TPE (73%) de moins de 20 salariés.
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