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Les membres du G8 se sont engagés jeudi à renforcer la sûreté de leurs centrales nucléaires

"Le Japon voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire en coopération avec l'AIEA à la fin de l'année prochaine au Japon",a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à ses homologues du G8.Le G8 a également encouragé les révoltes arabes et va aider leurs économies avec des investissements réalisés notamment par le FMI.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Deauville sous surveillance (AFP/LIONEL BONAVENTURE)

"Le Japon voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire en coopération avec l'AIEA à la fin de l'année prochaine au Japon",a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à ses homologues du G8.

Le G8 a également encouragé les révoltes arabes et va aider leurs économies avec des investissements réalisés notamment par le FMI.

Il a dressé un état des lieux après la catastrophe de la centrale de Fukushima. Le séisme et le tsunami géant du 11 mars ont fait quelque 25.000 morts et disparus dans le Nord-Est du Japon.

La chancelière allemande, Angela Merkela indiqué: "Nous sommes tous d'accord pour des tests de sécurité périodiques et intensifs de toutes les centrales nucléaires". Les critères retenues péniblement par les Européens mardi pour tester les centrales nucléaires (test sur la résistance à des catastrophes naturelles et à des évènements d'origine humaine) "doivent devenir des tests internationaux", a-t-elle estimé.

A Paris, le Premier ministre français François Fillon a indiqué que la France proposerait pour sa part au G8 la création d'une "force d'intervention rapide" des grands pays industrialisés qui puisse répondre à des accidents nucléaires comme celui de Fukushima.

Selon un projet de déclaration obtenu par l'AFP et qui devait être adopté par le G8, les dirigeants des pays les plus industrialisés vont assurer être "pleinement confiants" dans la capacité japonaise à surmonter sa catastrophe.

"Nous sommes déterminés à tirer toutes les leçons nécessaires de cette calamité" de Fukushima, "incluant la nécessité de promouvoir les plus hauts niveaux de sûreté nucléaire dans le monde", ajoute le texte.

Présentes à Deauville, les organisations WWF (Fonds mondial pour la nature) et Greenpeace ont fait part de leur déception, reprochant au président français Nicolas Sarkozy de "dire qu'il n'y a pas d'alternative au nucléaire". "Pompier pyromane du nucléaire", la France cherche avant tout, selon WWF, à "défendre les intérêts économiques de son industrie électro-nucléaire".

Soutien au Printemps arabe
La France a appelé au départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh.

Le projet de communiqué final qui doit être approuvé vendredi contient des condamnations sévères des gouvernements libyen et syrien, leur demandant de cesser les violences contre leurs peuples.

Le premier ministre britannique David Cameron a estimé que le G8 devait se ranger derrière la rue arabe.

Le G8 doit lancer le "partenariat de Deauville" pour aider financièrement les pays tels la Tunisie et l'Egypte qui ont réussit démocratiquement un changement de régime et ont besoin de relancer leur économie.

Selon le projet de communiqué final que s'est procuré Reuters, ils estiment que le FMI pourrait financer ces programmes à hauteur de 35 milliards de dollars et les banques de développement multilatéral de 37 milliards.


Finances publiques: la Grèce montrée du doigt
Le président Nicolas Sarkozy a jugé que la direction générale du FMI, poste laissé vacant par la démission de Dominique Strauss-Kahn à la suite d'une agression sexuelleprésumée, devait rester dans des mains européennes, défendant la candidature de sa ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Il a invoqué pour cela la mobilisation actuelle du Fonds pour le sauvetage de la Grèce et d'autres pays du sud du vieux continent.

Sur le sujet, un porte-parole de la délégation japonaise a indiqué que le G8 était convenu que la Grèce devait faire plus pour redresser ses finances publiques.

"Plusieurs dirigeants ont insisté sur le fait que les problèmes de dette publique en Europe, la hausse des cours du pétrole, des denrées alimentaires et des matières premières et la surchauffe des économies émergentes étaient autant de facteurs pesant sur l'économie mondiale", a-t-il dit.

Si les Européens du G8 devraient s'engager à contenir la crise de la dette dans la zone euro, le projet de communiqué final invite aussi les Etats-Unis et le Japon à faire en sorte que la trajectoire de leurs finances publiques soit soutenable.

Deauville a planché sur internet après l'e-G8 parisien
Auparavant, le G8 s'est penché jeudi après-midi sur internet, ses aspects économiques et politiques, après une rencontre à Paris des stars du secteur. Ces dernières, dont le PDG de Facebook Mark Zuckerberg, ont demandé à Deauville que le libre accès à internet soit garanti par les Etats.

Le jeune milliardaire de 27 ans est encore apparu comme la principale attraction de la rencontre avec les dirigeants des grandes puissances. "Internet est vraiment une force puissante qui donne une voix aux gens", a-t-il plaidé lors d'une conférence de presse.

De son côté, le patron de Publicis Marc Lévy, organisateur de l'e-G8, a appelé les gouvernements à "investir massivement" dans le haut début afin d'éviter que la quantité croissante d'informations ne provoque "un effondrement du système".

Les pays du G8 ont reconnu le rôle des gouvernements dans un "essor équilibré" de l'internet aux côtés des utilisateurs et du secteur privé, selon une partie de leur déclaration finale publiée par la présidence française.

"A Deauville en 2011, pour la première fois au niveau des dirigeants (...), nous nous sommes mis d'accord sur un certain nombre de principes, dont la liberté, le respect de la vie privée et de la propriété intellectuelle (...), la cyber-sécurité, et la protection contre le crime, qui sont essentielles à un internet fort et florissant", dit le texte.

Dans leur texte, les pays du G8 ont également souligné le rôle joué par internet comme "instrument de liberté et d'émancipation politiques".

Afrique, Proche-Orient et FMI au menu vendredi
Vendredi, les chefs d'Etat et de gouvernement ont prévu une réunion de concertation avec plusieurs dirigeants africains. La France a en particulier invité trois présidents récemment élus lors de processus qu'elle juge démocratiques: l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Guinéen Alpha Condé, et le Nigérien, Mahamadou Issoufou.

Deux autres sujets sensibles sont également au menu dans les discussions au sein du G8, ainsi que dans les entretiens bilatéraux entre leaders: les moyens de relancer le processus de paix israélo-palestinien et la succession à la direction du FMI après le scandale Dominique Strauss-Kahn. Paris et ses partenaires européens espèrent un signal positif pour leur candidate, la ministre française des Finances Christine Lagarde.

A noter que les leaders des grandes puissances se réunissent à Deauville dans le format G8, c'est-à-dire sans les grandes puissances émergentes (Chine, Brésil, Inde, par exemple) qu'ils retrouveront en novembre à Cannes pour aller plus avant dans les questions de régulation économique et financière.

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