CPE et loi Macron : Hollande justifie son revirement sur l'article 49.3
Le chef de l'Etat s'est expliqué, mardi soir, sur son opposition à cet article, qui permet de faire adopter un projet de loi sans vote à l'Assemblée, lorsqu'il était député en 2006.
Opposé au recours au 49.3 en 2006, favorable en 2015. Le président François Hollande a justifié, mardi 24 février, son opposition à l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution pour le CPE de 2006, au détour d'un discours de remise de Légion d'honneur à l'historien et ancien président de Radio-France Jean-Noël Jeanneney.
"Toute personnalité politique qui prend une position voit immédiatement la presse faire référence (aux) archives de l'Ina, pour savoir s'il n'y a pas eu de contradiction, a-t-il relevé. Ce qui m'a permis de regarder mon intervention pour condamner le recours à l'article 49.3 lors du débat sur le CPE en 2006."
"Des centaines de milliers de personnes dans la rue"
"Ce qui me donne aussi l'occasion de justifier de cette décision, celle prise à l'époque, parce qu'à l'époque, il y avait des centaines de milliers de personnes dans la rue, il y avait une réforme qui n'était même pas engagée au Parlement ou très mal", a indiqué le chef de l'Etat. "Surtout, ce CPE n'a jamais été promulgué par le président de la République, alors que je peux vous assurer que je promulguerai la loi Macron au moment où elle aura été définitivement votée par le Parlement", a-t-il affirmé.
Pour la première fois depuis 2006 et le retour au pouvoir de la gauche, le gouvernement a eu recours à l'article 49.3 pour faire adopter sans vote, la semaine dernière, la loi Macron. Le gouvernement craignait en effet de ne pas voir le projet adopté par l'Assemblée, en raison de l'hostilité d'une partie de la gauche et du PS à ce texte.
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