Malgré les critiques, Arnaud Lagardère est conforté par ses actionnaires
La critique n'avait pas été tendre. Arnaud Lagardère est un "gentil garçon" qui devrait "plutôt se consacrer à ce qu'il aime, le sport, et partir", avait dit dans la presse Guy Wyser-Pratte. Voilà plusieurs semaines que le financier franco-américain critique publiquement le gérant du groupe de médias et sa manière de diriger l'entreprise.
_ Fin mars, Guy Wyser-Pratte lance l'offensive : il prend 0.53% du capital de la société et annonce sa candidature au conseil de surveillance.
Une candidature examinée ce mardi par les actionnaires. En ouverture de l'assemblée générale, Arnaud Lagardère a donc tenté d'éteindre les critiques à son égard : "Il n'y a aucune désinvolture, aucune arrogance, aucune
démobilisation chez moi mais au contraire une forme de rage de
vaincre, de travail au quotidien", affirme le gérant. Endettement faible, marge d'autofinancement élevée, reprise de la publicité,
versement d'environ trois milliards d'euros de dividendes depuis une dizaine
d'années, résistance à la crise... Il a énuméré les effets d'une "gestion saine".
_ Son rival, lui, estime que Lagardère a raté le
virage d'Internet et a des résultats décevants dans le sport. Guy Wyser-Pratte promet de "faire des étincelles" s'il prend la tête du groupe.
Rejeté à près de 78% des votes
Mais le discours d'Arnaud Lagardère, qui dirige le groupe depuis la mort de son père Jean-Luc Lagardère en 2003, a visiblement été le plus convaincant. Les actionnaires ont en effet rejeté à près de 78% des votes l'entrée de Guy Wyser-Pratte au conseil de surveillance du groupe.
Ils ont également rejeté une autre proposition du financier, qui souhaitait faire évoluer le statut de l'entreprise, la faisant passer d'une société en commandite par actions à une
société anonyme. C'est ce statut en commandite qui permet à Arnaud Lagardère de détenir tous les pouvoirs de décisions, tout en ne possédant que 9.6% du capital.
Le groupe Lagardère est l'un des leaders européens en matière d'édition et de médias. Il possède notamment Hachette Livres, Elle, Europe 1, Paris Match, mais aussi 7.5% du capital d'EADS.
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