BP fait marche arrière et annonce le colmatage de la fuite pour août
Dans son interview au Wall Street Journal, Bob Dudley, responsable des opérations de nettoyage dans le Golfe du Mexique, s'était un peu avancé sur l'hypothèse d'un arrêt de la fuite. Selon lui il était "possible, dans un monde parfait, sans interruption, de colmater la fuite entre le 20 et le 27 juillet". BP vient d'annoncer que ce délai ne serait pas respecté et qu'il fallait plutôt plancher sur la mi-août.
La date du 27 juillet n'avait pas été choisie au hasard: c'est le jour où la compagnie pétrolière doit publier les résultats du deuxième trimestre. Un trimestre catastrophique, le titre BP ayant perdu la moitié de sa valeur en bourse et l'entreprise faisant face à des tentatives d'OPA. L'annonce d'un colmatage total aurait alors été plus que bienvenue.
La cause majeure de ce report, ce sont les possibles perturbations causées par la saison des ouragans qui a commencé début juin. Prudente, la compagnie prépare donc un plan de secours au cas où les opérations de pompage, actuellement en cours, tourneraient mal. Il est prévu, conjointement avec le gouvernement américain, de détourner le pétrole qui s'échappe de la fuite vers des oléoducs, situés à proximité.
Alors que l'annonce d'un colmatage pour fin juillet avait eu l'effet d'une bouffée d'oxygène pour l'administration Obama, ce nouveau revers va aggraver des relations déjà très orageuses. La Maison Blanche vient en effet d'adresser au pétrolier une liste de questions sur ses efforts de colmatage, et en attend les réponses sous 24h. Décidé à prendre l'ascendant sur la compagnie, Barack Obama a également demandé à BP et à ses sous-traitants de l'informer de chaque transaction financière importante. Une demande que BP envisage de rejeter, quitte à froisser encore un peu plus Washington.
81 jours après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, les côtes des cinq états bordant le Golfe du Mexique (Floride, Alabama, Mississippi , Louisiane et Texas) sont touchées.
Paul Chaufour avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.