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Quinquennat Hollande : de la "présidence normale" à l'état d'urgence face au terrorisme

Des attentats de janvier 2015 à celui de Nice en juillet 2016, le quinquennat de François Hollande aura été marqué au fer rouge par le terrorisme.

Article rédigé par Delphine Gotchaux, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hommage national aux victimes du 13-Novembre, aux Invalides, le 27 novembre 2015. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Au lendemain de son renoncement, à l'heure de dresser un premier bilan de son mandat, une vague d'événements vient immédiatement à l'esprit : François Hollande restera le président des attentats. Son quinquennat restera marqué par cette série d'attentats sans précédent sur le sol national.

Janvier 2015 : l'appel à l'unité

Le 7 janvier 2015, c'est l'effroi : la rédaction de Charlie Hebdo est décimée. Le chef de l'État se rend sur place, et, quelques heures plus tard, prononce un discours depuis l'Élysée. Une allocution très courte, de moins de 5 minutes, où François Hollande, d'une voix blanche et visiblement très marqué, appelle à l'unité nationale.

Nous devons être nous-mêmes, conscients que notre meilleure arme, c'est notre unité. L'unité de tous nos concitoyens face à cette épreuve. Rien ne peut nous diviser. Rien ne doit nous diviser. Rien ne doit nous séparer.

François Hollande

Deux jours plus tard survient la prise d'otage de l'Hyper Cacher, puis l'assaut contre les frères Kouachi : la France et le gouvernement découvrent les nouveaux visages du terrorisme, des Français avec un passé de délinquant qui se sont, pour certains, radicalisés en prison.

François Hollande décide de créer des outils adaptés à cette nouvelle menace, avec par exemple la mise en place d'une plateforme téléphonique pour signaler les velléités de départ en Syrie, ou encore le renforcement du renseignement pénitentiaire. En juillet 2015, la loi sur le renseignement est adoptée, censée donner plus de moyens de surveillance aux enquêteurs notamment.

Novembre 2015 : changement de sémantique

Le 13 novembre 2015, des attaques coordonnées ensanglantent Paris et Saint-Denis. Il n'est alors plus question d'unité nationale : devant le Parlement, rassemblé en Congrès à Versailles, le chef de l'État change de sémantique.

La France est en guerre. Les actes commis vendredi soir à Paris et près du Stade de France sont des actes de guerre. J'ai décidé que le Parlement serait saisi, dès mercredi, d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois.

François Hollande

À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle : l'état d'urgence, prolongé, permet notamment des assignations à résidence et des perquisitions administratives, sans passer par le contrôle d'un juge.

Très critiqué par l'opposition, qui réclame des mesures d'exception, François Hollande met en avant l'État de droit : "Le risque serait de céder sur nos libertés, dit-il, sans rien gagner sur notre sécurité."

Mais après l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016, l'état d'urgence est prolongé pour la quatrième fois, jusqu'en janvier 2017 : la France de François Hollande aura aussi été la France de l'état d'urgence.

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