Le déménagement des locaux d'i-Télé n'arrangera sûrement pas le "climat déjà tendu" selon un porte-parole
Alors que la chaîne i-Télé est en pleine grève depuis l'embauche de Jean-Marc Morandini par le groupe Canal +, le déménagement des locaux commence mais cela n'apaise en rien le "climat déjà tendu" selon Guillaume Auda, porte-parole de la rédaction.
Les salariés d'i-Télé poursuivent leur grève, depuis l'arrivée à l'antenne de Jean-Marc Morandini. Samedi 22 octobre, le rapprochement entre i-Télé et Direct Matin s'est amorcé par l'installation du nom "News Factory" sur la façade de l'immeuble, qui a ensuite été retiré, après la chute dangereuse de plusieurs lettres.
17h51.
— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016
La "news factory" à terre. #jesoutiensITELE pic.twitter.com/nMa9u3f0rR
Les bureaux de la rédaction ont également été en partie déménagés ce samedi, afin de faire de la place pour les journalistes d'i-Télé. Une opération durant laquelle des effets personnels des salariés de la chaîne ont été jetés. Cet événement ne fait que jeter de l'huile sur le feu, confie sur franceinfo Guillaume Auda, grand reporter à i-Télé et porte-parole de la rédaction et des salariés de la chaîne.
franceinfo : Avez-vous pu contacter la direction à la suite de ces incidents ?
Guillaume Auda : Il y avait des membres de la direction sur place qu'on a interpellés. Ils ont parlé de 'maladresse, précipitation'. Il y a beaucoup d'indignation de la part de certains de mes collègues qui ont récupéré comme ils le pouvaient leurs effets personnels. Cet événement ne permet pas d'apaiser un climat qui est déjà tendu.
Votre mouvement reçoit beaucoup de soutien sur les réseaux sociaux, est-ce que cela vous aide concrètement ?
Le soutien sur les réseaux sociaux nous donne du baume au cœur et nous renforce dans nos convictions. On ne combat pas pour notre seule chapelle i-Télé mais pour quelque chose qui nous dépasse, qui engage la profession et qui s'appelle l'indépendance, à l'égard des intérêts des actionnaires et des pressions politiques.
C'est l'affaire Morandini qui a déclenché cette grève, où en est-on ?
Dans les faits, Jean-Marc Morandini est là. Lundi à 18 heures, c'est ce qu'il a annoncé lors de sa dernière émission. Nous, on cherche une voie de sortie, pour le moment, la direction ne s'est pas repositionnée. Nous demandons que soit nommé sans délai un médiateur. Pour le moment, on demande le retrait de Jean-Marc Morandini de l'antenne mais aussi la signature d'une charte éthique. On veut continuer à travailler en toute indépendance.
Une grève d'une telle ampleur est rare pour un média privé, est-ce significatif de l'évolution du journalisme aujourd'hui en France ?
On sait qu'il est difficile de travailler dans un contexte de surconcentration aux mains d'industriels très importants. On a des organes de presse, des magazines, des hebdos, des journaux, des radios, des télévisions. Comment est-ce-qu'on travaille alors qu'il est très difficile de vérifier et de recouper nos informations si on n'a pas une garantie d'indépendance ? C'est pour ça qu'on tient à ces mots 'indépendance, éthique et déontologie'. Travailler en toute indépendance, ça nous permet à nous journalistes de faire notre travail, avec la certitude qu'on ne trahira pas un principe fondamental dans l'exercice de notre profession : l'éthique, la déontologie, la crédibilité.
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