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Des dessins pour défendre la liberté de la presse

Tous les ans, le 3 mai, c'est la journée mondiale de la liberté de la presse. _ Depuis le début de l'année dans le monde, 9 journalistes sont morts. 165 sont emprisonnés. _ Un anniversaire, qui cette année met notamment en avant les dessinateurs de presse.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©RF/Mikaël Roparz)

A l'occasion de cette journée internationale de la liberté de la presse, la Maison des journalistes à Paris a décidé de mettre en avant les dessinateurs de presse.
La semaine dernière sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris, trois dessinateurs de presse, 2 Tchadiens et un Algérien, tous des réfugiés politiques ont créé un dessin de 2m x 5m ayant pour thème la liberté de la presse.
_ Ils seront exposés à partir d'aujourd'hui à la Maison des journalistes à Paris.

     

     

L'exil ou la mort

Adjim est Tchadien.
Il est arrivé en France en 2004.
S'il est parti de son pays, c'est parce qu'il ne pouvait plus exercer son métier de dessinateur de presse.
Il travaillait pour un journal satirique “le Miroir” (l'équivalent du “Canard enchainé”).
_ Il a été obligé de quitter son pays parce qu'il était menacé. Il a même été agressé.

Aujourd'hui, Adjim est réfugié en France.
Il réalise des dessins sur un blog.
_ Mais il a été obligé de trouver un autre travail pour gagner sa vie.

     

     

Il fallait sauver sa tête

     

En Algérie aussi le travail des journalistes est difficile. Souvent, ils sont poursuivis par la justice parce qu'ils dérangent.
Ahmed Mesli a été obligé de quitter son Algérie natale.
Ce dessinateur de presse dessine depuis son enfance. Ces croquis séduisent. Il collabore pour plusieurs journaux algériens. Mais en 2003, le climat d'insécurité qui règne en Algérie le pousse à fuir son pays.“Il fallait sauver sa tête” comme il dit.
Il arrive en France ou il est accueilli à la Maison des journalistes. Mais il a dû laisser de côté son métier de dessinateur de presse.
Aujourd'hui, il travaille dans un musée.

     

La liberté de la presse dans le monde

Aujourd'hui dans le monde, trop de journalistes sont persécutés et détenus.
_ Il est encore très difficile dans certains pays d'enquêter et d'informer.

_ Depuis 4 mois, deux journalistes de France 3 sont détenus par les talibans. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés en Afghanistan le 29 décembre dernier alors qu'il réalisaient un reportage

L'Iran “se rapproche dangereusement du trio infernal pour la liberté de la presse, constitué depuis des années par l'Erythrée, la Corée du Nord et le Turkménistan” explique l'association Reporters sans frontières.
Mais en Europe, longtemps exemplaire en matière de liberté de la presse, dans certains pays comme la Slovaquie, l'Italie, l'Espagne, des journalistes sont aussi menacés physiquement.

_ L'organisation Reporters sans frontières publie aussi aujourd'hui la liste de quarante hommes politiques, religieux, issus de milices ou d'organisations criminelles, qui “s'attaquent directement aux journalistes, qui font de la presse leur ennemi privilégié, leur bête noire”. Parmi eux , il y bien sur Mahmoud Ahmadinejad.

_ La Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion d'en rappeler les principes fondamentaux et de rendre un solennel hommage à tous les journalistes qui ont perdu la vie en accomplissant leur devoir.

Mikaël Roparz

     

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