Enquête sur les sources du site d'investigation Disclose : la journaliste Ariane Lavrilleux convoquée par une juge
La journaliste du site d'investigation Disclose Ariane Lavrilleux, visée par une enquête sur des atteintes au secret défense, est convoquée le 17 janvier par une juge d'instruction en vue d'une mise en examen pour "appropriation et divulgation d'un secret de la défense nationale", a annoncé mardi 3 décembre le média dans un communiqué. Le parquet de Paris n'a pas souhaité confirmer cette convocation.
"Un nouveau cap est franchi dans les pressions exercées contre les journalistes qui enquêtent sur des affaires d'Etat", commente le média. "Cette affaire pose de manière générale la question des mesures coercitives à l'égard des journalistes qu'on admet en démocratie. En l'occurrence, il n'y a eu aucun souci de proportionnalité, ce qui est extrêmement préoccupant", a réagi auprès de l'AFP Christophe Bigot, conseil d'Ariane Lavrilleux.
Ariane Lavrilleux a été "traquée" par la DGSI, selon Disclose
Dans le cadre de l'instruction ouverte en juillet 2022 pour compromission du secret de la défense nationale et révélation d'information permettant de découvrir l'identité d'agents de renseignement, la journaliste avait été placée en garde à vue en septembre 2023. Dans la foulée, un ancien militaire, que la justice semble considérer comme l'une des sources d'articles publiés par Disclose, avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour détournement et divulgation du secret de défense nationale par son dépositaire.
L'enquête lancée en 2021 se concentre sur plusieurs articles publiés par Disclose depuis 2019. Ils portent sur des ventes d'armes françaises à l'étranger mais aussi sur l'opération Sirli, une mission de renseignement française en Egypte que ce pays aurait détournée pour cibler et tuer des opposants. D'après Disclose, Ariane Lavrilleux a été "traquée" par les policiers de la DGSI : "Notre journaliste a fait l'objet de surveillances physiques lors de déplacements professionnels et privés, son téléphone portable a été géolocalisé en temps réel, ses comptes bancaires ont été épluchés", liste le média.
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