Grève à la "La Provence" : la direction continue de pointer du doigt la une du journal de jeudi, qu'elle qualifie "d'erreur collective"

Après une grève des journalistes, le directeur de la rédaction du journal a été réintégré. Il avait été mis à pied vendredi en raison de la une du journal de jeudi après la venue d'Emmanuel Macron à Marseille.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La rédaction de "La Provence" lors de la grève après la mise à pied du directeur des rédactions, le 23 mars 2024. (SYLVAIN ROSTAING / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Pour le troisième jour consécutif, le journal La Provence n'est pas paru lundi 25 mars, a indiqué dimanche la rédaction dans un mail. Malgré la réintégration du directeur de la rédaction, les syndicats estiment que "rien n'est réglé". Dimanche soir, la direction du quotidien a annoncé avoir trouvé un "accord" avec Aurélien Viers, permettant sa réintégration. Le directeur de la rédaction avait été mis à pied vendredi en raison de la  une du journal jeudi après la venue d'Emmanuel Macron à Marseille jugée "ambiguë" par la direction.

Cette mise à pied devait durer une semaine, elle a finalement été raccourcie. La direction a jugé lors de cet échange que le directeur de la rédaction était de bonne foi. "Très heureux de reprendre le travail aujourd’hui au sein de cette belle rédaction de La Provence et au côté de Gabriel d'Harcourt, [directeur général et directeur de la publication de La Provence], avec l'équipe de WhyNot Médias", écrit lundi sur le réseau social X, Aurélien Viers. "Merci pour tous vos messages", conclut son message.

La direction de La Provence assure à franceinfo qu'il n'y a pas eu de revirement de situation, mais seulement une volonté de discuter avec Aurélien Viers pour savoir s'il était encore possible de travailler avec lui. Elle soutient qu'en mettant à pied le chef de la rédaction, il n'y avait pas forcément de volonté de le licencier, mais de "prendre le temps d'analyser le dysfonctionnement".

La direction continue en effet de pointer du doigt la une du journal de jeudi, qu'elle qualifie d'"erreur collective". Deux jours après la visite du chef de l'État pour accompagner une opération de police contre le trafic de drogue, le quotidien affichait sur sa Une une photo d'un quartier de la cité phocéenne avec la citation : "Il est parti et nous, on est toujours là".

"Seule l’assemblée générale est souveraine"

Les organisations syndicales saluent de leur côté "un premier pas" après l'annonce de la réintégration du directeur de la rédaction, mais elles "tiennent à souligner qu'elles ont été tenues à l'écart des discussions". Pour les syndicats de la rédaction de La Provence (SNJ, CFE CGC et CFDT), si ces discussions "ont abouti à satisfaire l'une des revendications des grévistes", elles livrent aussi "une conclusion qui reste problématique".

L'annonce de la réintégration d'Aurélien Viers ne remet donc pas en cause la grève illimitée entamée vendredi, affirment les syndicats. Ils rappellent que "seule l’assemblée générale est souveraine" et regrettent que "de nombreuses questions restent en suspens". Le rassemblement prévu lundi matin à 10h devant le siège du journal "pour décider de la suite à donner au mouvement" est donc maintenu. L'Intersyndicale demande aussi à rencontrer "dans les plus brefs délais Rodolphe Saadé [actionnaire principal] et la direction de La Provence".

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